Assemblée nationale: chair collaboratrice…

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Membre du collectif Chair collaboratrice, créé en 2016 pour libérer la parole des collaboratrices parlementaires victimes de violences sexuelles, Assia Hebbache dresse le constat alarmant de l’omerta qui règne dans l’hémicycle.

Deux ans après le choc de l’affaire Denis Baupin, les violences sexuelles et sexistes n’ont toujours pas été bannies de l’Assemblée nationale. Le 20 mars prochain, à l’occasion d’une audition publique, le collectif Chair collaboratrice dévoilera les résultats du premier appel à témoins anonymes, envoyé aux collaborateurs parlementaires. Ses membres espèrent que l’initiative contribuera à libérer la parole des victimes et appellent à la création “d’une instance indépendante chargée d’accueillir la parole des femmes, les accompagner dans leurs démarches et leur assurer un réel soutien dans les procédures judiciaires”. Entretien avec Assia Hebbache, collaboratrice parlementaire et membre du collectif Chair Collaboratrice.

Capital : Vous dressez un constat alarmant sur la permanence des violences sexuelles et sexistes à l’Assemblée nationale… Les députés seraient pire que les autres ?

Assia Hebbache : À l’Assemblée, ça n’est pas forcément “pire” que dans les autres secteurs politiques. Mais ça pose encore plus problèmes, parce que c’est un lieu où on fait la loi. Pourtant, on note une impunité incroyable dans ce domaine.

L’appel à témoignages anonymes de votre collectif vise les collaborateurs parlementaires, et non les députés ? Pourquoi ?

“On concentre notre combat sur les “petites mains” de l’hémicycle. Les collaboratrices parlementaires. On ne parle pas du sexisme que subissent les femmes députés, même si ça existe également. On constate une problématique que je qualifierais de “classe”, qui expose davantage les collaborateurs. Notre contrat de travail, très précaire, est lié à un député. Il prévoit une clause de loyauté à l’égard de l’employeur, qui rend très difficile la libération de la parole des victimes, même si les violences peuvent être le fait d’autres députés.

Vous appelez les victimes à « balancer » leurs députés ?

Non, ça n’est pas notre démarche. Nous appelons à des témoignages anonymes. À ce stade, “balancer” les auteurs de violence fragiliserait la situation

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Source: Yahoo actualités

 

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