Conjoncture au 1er trimestre 2021: les ménages encore à la peine

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Extrait de la note de conjoncture publiée par l’institut de la statistique pour la période du premier trimestre 2021. Note dans laquelle il est fait état d’une « lente dégradation de la situation globale des ménages ».

La consommation des ménages n’a pas retrouvé son niveau de 2019. La masse salariale en 2020 s’est contractée de 4,5 %, soit 10 milliards de F.CFP de moins que l’année précédente. Ce repli est dû essentiellement à la baisse du nombre d’heures travaillées et aux pertes d’emplois. Ainsi, le temps de travail a baissé en moyenne de près de 3 % pour chaque salarié polynésien. Cette baisse atteint même 14 % pour les salariés de l’hébergement et restauration, 8 % dans le transport et 2 % pour les employés du commerce. Cette contraction du temps de travail se retrouve dans les salaires moyens (- 1,4 %) et donc dans la baisse de 10 milliards de F.CFP de la masse salariale versée par les employeurs.

Même si des aides publiques ont pu compenser une partie de ces pertes et que l’épargne globale progresse, la situation financière s’est tendue pour une grande partie de la population, des salariés et entrepreneurs. Cette contraction du revenu des ménages se retrouve dans les difficultés pour les commerces à retrouver leur niveau d’activité d’avant crise. L’absence de reprise sur le marché du travail en ce début d’année semble accroître les difficultés des ménages, un an après le début de la crise sanitaire. En effet, le chiffre d’affaires des commerces d’alimentation (hypermarchés, supérettes, supermarchés, etc.) diminue, par exemple, de 8 % (- 1,4 milliard de F.CFP ) sur les deux premiers mois de 2021 par rapport à la même période en 2020.

Les acteurs économiques semblent anticiper la poursuite de ces difficultés, avec, au premier trimestre 2021, des importations à destination des ménages qui diminuent de 3 % en valeur. C’est la
baisse des importations en valeur des industries agro-alimentaires qui contribue pour – 2 points à la baisse globale et celle des produits de l’industrie automobile qui explique cette situation. La baisse des importations tout comme celle du chiffre d’affaires des commerces d’alimentation peuvent non seulement être liées à la consommation des ménages mais aussi aux difficultés d’approvisionnement. Néanmoins, les trois premiers mois de l’année sont marqués par une hausse importante du nombre d’immatriculations de voiture (1 283 contre 911 en 2020 et 1 021 en 2019) qui peut être en lien avec la reprise progressive des importations de voitures au troisième et quatrième trimestre 2020 bien que ces importations restent en deçà de celles de 2019.

La lente dégradation de la situation globale des ménages se retrouve aussi dans la production de crédit aux particuliers qui se contracte (- 18,5 % au premier trimestre sur un an) pour le quatrième trimestre consécutif. Ce recul s’explique par celui des prêts à la consommation (- 21,1 %) et celui des crédits à l’habitat (-12,4 %). Cependant, les ménages peuvent s’appuyer sur l’épargne qu’ils ont accumulée pour investir et consommer (+ 32,8 milliards de F.CFP entre mars et décembre 2020) dans un contexte de stabilité de prix (- 0,7 %).

source: ISPF

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