Grève générale: « Ils sont venus pour en découdre »

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C’est en tous cas le sentiment exprimé par le gouvernement et son président, Edouard Fritch, après cinq jours et trente-cinq heures de négociations avec l’Intersyndicale .

Le chef de l’exécutif local n’a pas eu de mots assez forts ce midi pour traduire son ressenti, partagé qu’il est « entre colère et déception ».

« C’est un échec! » a t-il concédé, comme beaucoup d’observateurs, avant d’expliquer: « J’ai le sentiment d’un grand gâchis (…) nous avons été trompés. Ils ont voulu faire bonne figure mais ils savaient déjà qu’ils ne signeraient rien ». Pire, selon le ministre des Finances, Yvonnic Raffin, interrogé un peu plus tard: « Ils sont venus pour en découdre! » Ce qui pourrait s’apparenter alors à une tentative de déstabilisation du pouvoir en place…?

Et pour cause: « Toutes les avancées » sur les huit points de revendications figurant au préavis de grève (ndlr: devenue effective depuis mercredi matin) ont émané du gouvernement. En face, rien. Sinon, tenter d’imposer leurs points de vue. Ce qui, cette fois-ci, n’a pas marché.

« Ils », ce sont ses interlocuteurs. Ceux qui sont censés défendre les intérêts des salariés. Or, pour Edouard Fritch, « cette grève est de trop! Un luxe que l’on ne peut pas se permettre », estime le président, avant de rappeler tous les milliards injectés ces derniers mois dans la sauvegarde des emplois et des entreprises menacés par la Covid.

CPS: « Nous ne demandons pas à contrôler » mais…

Sur le fond et contrairement à ce que prétendent les membres de la délégation qui, à l’issue de la réunion, se seraient levés sans dire « bonsoir » (dixit E. Fritch), tout n’est pas négatif. « On a fait une grande partie du chemin… », estime pour sa part le président du Pays. Sur l’évolution du Smig, par exemple, le gouvernement ne nie pas l’existence d’une inflation dans les prochains mois. Il a même proposé de réévaluer le salaire minimum de 2% au 1er décembre 2021, puis 1% en juillet pour tenir compte d’une hausse de l’indice du coût de la vie. Quant à la loi sur la vaccination, le gouvernement a fait un geste en réduisant de 50% le montant de l’amende. Quand bien même ce n’est pas la finalité recherchée par la législateur…Mais assurément, le point bloquant reste la gouvernance de la Protection sociale généralisée (PSG) autour d’une composition d’administrateurs âprement contestée par les syndicats qui craignent une reprise en main par le Politique.

Réponse d’Edouard Fritch:  » Nous ne demandons pas à contrôler. Mais au moins, à être présents comme les autres » ! En d’autres temps, il aurait pu dire: « Qui paie contrôle! » Car force est de reconnaître que le Pays a été maintes fois sollicité ces temps-ci pour boucher les trous de la CPS, pour la maladie comme pour payer les retraites. Et la situation ne devrait pas s’arranger puisqu’à partir de 2023, la Caisse va devoir commencer à rembourser l’équivalent de 900 millions de Fcfp pour les PGE 1 et 2. Autrement dit, les partenaires sociaux n’ont pas vraiment de leçons à donner en matière de gestion de la Caisse.

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