Les leçons d’un mariage raté avec Couche-Tard

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Alors que Carrefour et Couche-Tard ont annoncé le 16 janvier renoncer à un rapprochement, l’heure est au bilan.
Le deal prouve que Carrefour a gagné en attractivité, mais aussi, qu’il possède, aux yeux de l’Etat, un statut particulier. Quelle porte de sortie existe-t-il donc pour les actionnaires?

Depuis l’invention de l’hypermarché en 1963, il existe deux types de distributeurs: ceux qui avancent en solo, et ceux qui multiplient les conquêtes. Comme Carrefour. En soixante ans, ce Don Juan des caddies a croqué Euromarché, raflé Promodès, avalé Dia et même dragué Casino.

Mais très récemment, c’est à lui qu’un concurrent a voulu passer la bague: l’étonnant groupe québécois Couche-Tard. Début janvier, Alain Bouchard, fondateur de ce géant des supérettes et des stations essence, a approché Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, pour un rachat amical. Deux semaines et un veto gouvernemental plus tard, le projet a déjà capoté. L’histoire aura été courte. Mais riche d’enseignements.

Carrefour est à nouveau attractif

Le premier d’entre eux confirme que Carrefour n’est plus un prédateur, mais bien une proie. Ses principaux actionnaires ne cachent pas qu’ils souhaitent vendre. En particulier LVMH, empêtré dans cette affaire depuis 2007, et la famille Moulin-Houzé, propriétaire des Galeries Lafayette, . Depuis l’arrivée d’Alexandre Bompard à la tête de Carrefour en juillet 2017, les marchés s’attendent à un coup de maître de celui qui a raflé Darty à Conforama quand il présidait la Fnac. Ne répète-t-il pas à l’envi que la distribution française n’est pas assez concentrée? Dans ce contexte, un rachat de Carrefour pouvait sonner comme un désaveu. Au contraire, estime Nicolas Champ, analyste à Barclays,

En trois ans, Alexandre Bompard a redressé la rentabilité du groupe, rattrapé le retard dans le digital et l’alimentation bio, ou encore cédé sa filiale chinoise. Au troisième trimestre 2020, le chiffre d’affaires a bondi de 8,4%. Des performances qui dénotent avec sa capitalisation boursière de 12 milliards d’euros. Cinq fois moins qu’il y a vingt ans. « Elle affiche une décote de 20% à 25% par rapport à la moyenne du secteur en Europe », note Nicolas Champ. Pas étonnant, donc, que des acteurs avertis aient flairé l’aubaine, comme Couche-tard prêt à dé[…]

source: Yahoo actualités

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