Radio Tefana: du sursis et des amendes infligés aux trois protagonistes

0

La justice a rendu sa décision ce mardi matin dans l’affaire « Radio Tefana » où les trois prévenus ont réagi d’une même voix – presque naturellement et sans surprise – pour fustiger « l’Etat colonial ».

Principal protagoniste, le maire de Faa’a, Oscar Temaru, écope de six mois avec sursis et d’une amende de 5 millions de Fcfp. Pas d’inéligibilité, en revanche, pour celui qui a déjà été contraint d’abandonner son fauteuil de représentant à l’assemblée de la Polynésie française à l’issue des dernières élections territoriales. La plus grande commune du fenua (en nombre d’habitants) reste donc le fief indépendantiste par excellence sur laquelle il peut encore asseoir sa légitimité.

Au sortir du tribunal, le leader du Tavini huiraatira conserve la même ligne de défense, pour galvaniser ses troupes militantes venues le soutenir: « Il n’y a pas de démocratie dans un pays sous tutelle; donc, il n’y a pas de justice ». Il n’en reste pas moins beau joueur: « Ca fait partie de la lutte, le combat continue! »

Surtout, il refuse toute comparaison avec Radio Bleue (ex-radio communale de Mahina) ou Radio Maohi (ex-radio communale de Pirae) épinglées à leur tour par la justice voilà quelques années. A en croire Ocar Temaru, « Radio Tefana a été créée avant tout pour servir la commune et ses administrés… »Et à l’ombre de la statue du metua, sur la place Tarahoi, Oscar se pose naturellement en victime comme Pouvana’a A O’opa avant lui, condamné et extradé vers la métropole pour avoir dit tout haut ce que le général de Gaulle à l’époque ne voulait pas entendre au moment où la France procédait à l’installation du Centre d’expérimentation du Pacifique (CEP).

Quant à Vito Maamaatuaihutapu et Heinui Lecaill, en charge du fonctionnement de la radio au moment des faits, ils se voient infliger respectivement 3 et 1 mois de prison avec sursis; ils devront en outre débourser la somme de 3 millions pour l’un, 500 000 francs pacifique pour l’autre.

Mais c’est Radio Tefana qui est condamnée à la plus lourde amende: 100 millions de Fcfp. Lorsqu’on sait que ses principales ressources financières proviennent de subventions communales, et donc par de l’argent public (FIP, Fonds intercommunal de péréquation), avouez que l’histoire est un peu cocasse.

 

 

Photo d’archives

Loading

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :