Brotherson en « indépendantiste républicain »: un « double jeu dangereux », selon le Tapura

Dans un communiqué, le Tapura huiraatira, parti présidé par Edouard Fritch, tacle le président Brotherson qui se présente comme un « indépendantiste républicain », après avoir reconnu que, finalement, le statut d’autonomie, ce n’était pas si mal!…

Le 2 octobre dernier, le président de la République a réuni à l’Élysée, autour d’un dîner, l’ensemble des parlementaires et présidents d’exécutif ultramarins. Pour la Polynésie française, étaient notamment présents le député Moerani Frébault, le sénateur Teva Rohfritsch et le président Moetai Brotherson.

À la sortie de ce dîner élyséen, au micro d’Outremer360, Moetai Brotherson a tout de même reconnu que “L’autonomie, c’est bien” même s’il ne faut pas s’y complaire. Et, c’est bien le sens de toutes les évolutions de compétences arrachées à l’Etat en 1984, puis 1996, puis 2004 et en 2019. Et, ce n’est pas achevé.

Les témoins présents ont également relevé une notion surprenante et étrange venant de Moetai Brotherson, c’est celle de : “indépendantiste républicain”.

A peine quelques heures plus tard, il fallait s’y attendre, le Tavini Huiraatira publiait un communiqué qui, de fait, contredit et désavoue les propos de son propre président. Cette réaction démontre une fois encore le double langage permanent de ce mouvement.

Quand Moetai Brotherson se dit “indépendantiste républicain”, il fait un pied de nez à la ligne même de son parti. Le Tavini Huiraatira ne s’est jamais présenté comme défenseur de la République française, bien au contraire : son combat historique est la rupture avec cette République. En se réclamant « républicain », Brotherson brouille le message et montre surtout l’impasse de son discours : on ne peut pas vouloir quitter la République tout en s’en revendiquant. C’est une contradiction majeure, qui illustre à quel point le parti indépendantiste manque de clarté et de cohérence dans son projet de société.

Ce double jeu est dangereux. Il entretient la confusion, affaiblit la crédibilité du président du Pays, divise le groupe Tavini à l’Assemblée et empêche la Polynésie d’avancer avec clarté. Qui gouverne réellement : Moetai Brotherson ou le Tavini Huiraatira ? Cette question se pose chaque jour avecgravité.

Pour notre part, nous réaffirmons une ligne simple et transparente : la Polynésie française choisit d’être dans la République et bénéficie de la solidarité nationale. C’est cette solidarité qui finance nos écoles, nos hôpitaux, nos infrastructures, notre développement économique, notre transition énergétique, nos équipements sportifs, etc. C’est elle qui garantit la stabilité démocratique et la sécurité de notre pays.

Face aux ambiguïtés et aux contradictions du Tavini, nous appelons les Polynésiens à ouvrir les yeux. Notre pays mérite des dirigeants cohérents, responsables et fidèles à leur parole.

Oui à la clarté, non à la confusion. Oui à la stabilité, non à l’aventure. Oui à la fidélité à ses promesses, non au reniement.