17 décembre 2025

Trafic commercial de reste humains à la morgue de Harvard

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L’ancien directeur de la morgue de Harvard, Cedric Lodge, 55 ans, a été condamné à 8 ans de prison pour avoir volé les cadavres donnés à l’université et d’en avoir organisé le commerce avec son épouse, Denise Lodge.

C’est une histoire qui avait fait grand bruit au moment de sa sortie en raison de son caractère sordide.

En mai 2023, le directeur de la morgue de l’université de Harvard, Cedric Lodge, 58 ans, a été renvoyé de l’établissement et poursuivi en justice pour « trafic de restes d’être humains ». L’homme était accusé d’avoir, entre début 2018 et mars 2023, « volé des parties disséquées de cadavres, y compris des têtes, des cerveaux, de la peau, des os et d’autres restes humains des morgues » de la Harvard Medical School et de l’Université de l’Arkansas, et de les avoir revendus avec la complicité de son épouse, Denise Lodge.

Un an plus tard, cette femme de 65 ans avait reconnu devant un tribunal du New Hampshire avoir revendu en ligne des morceaux de cadavres issus de la morgue de Harvard en tentant de faire monter les enchères. Elle avait ainsi expédié, rien qu’en mai 2018, 24 mains, 2 pieds, 9 épines, un crâne partiel et 2 calottes crâniennes à un particulier en échange de 3 050 dollars (environ 2 870 euros). En février 2019, elle aurait aussi expédié une tête disséquée qui, selon la description qu’elle avait publiée en ligne, « provenait d’une faculté de médecine », en échange de 1 150 dollars, et une deuxième tête deux jours plus tard pour 575 dollars.

En mars 2019, elle a expédié cinq visages humains disséqués en échange de 2 300 dollars, en indiquant à son client que c’était son mari qui avait fixé le prix. Et la liste de ses transactions s’étend ainsi à l’infini pour un butin estimé entre 40 000 et 95 000 dollars.

Six personnes mises en examen

Mais Denise Lodge n’était pas la seule « revendeuse » de ce trafic inqualifiable. Un « collectionneur de bizarreries », Jeremy K. Pauley, a, lui aussi, plaidé coupable non seulement d’avoir détenu plusieurs dizaines de morceaux de cadavres humains (dont une partie était stockée dans six seaux), mais aussi d’avoir pris part au trafic orchestré par Cedric Lodge. Cet homme a ainsi expliqué avoir acheté des cadavres volés dans des universités américaines, les avoir disséqués et les avoir revendus « par membres » à des clients vivant dans différents États américains.

Cet homme avait notamment pour cliente Katrina Mclean (également citée dans cette affaire), la propriétaire d’un magasin nommé « Les créations effrayantes de Kat » (« Kat’s Creepy Creations »), qui promettait sur sa page Instagram « des créations qui choquent l’esprit et secouent l’âme ». Cette femme était, entre autres, accusée d’avoir envoyé de la peau humaine à Jeremy K. Pauley en lui demandant de la tanner afin de créer du cuir. Et de l’avoir ensuite revendue. Elle est aussi accusée d’avoir revendu des restes humains et donc d’avoir pris part à ce trafic.

Tous les accusés ont été jugés en ce mois de décembre 2025 et tous ont été condamnés. Mardi 17 décembre, Cedric Lodge, l’ancien directeur de la morgue, a écopé de 8 ans de prison pour « trafic d’organes et de restes humains sur des cadavres donnés à des fins de recherche et d’enseignement ». Sa femme, Denise Lodge, a elle écopé d’un an de prison et Katrina Maclean à 18 mois de détention. Quand Jeremy K. Pauley a été condamné à la peine la plus lourde : 15 ans ferme.

« Le trafic de restes humains volés par voie postale est un acte odieux qui s’ajoute à la douleur des familles déjà endeuillées et crée une situation potentiellement dangereuse pour les employés et les usagers des services postaux », a déploré Christopher Nielsen, inspecteur en chef de la division de Philadelphie du Service d’inspection postale. « J’espère que nos efforts et ces condamnations apporteront un certain apaisement aux personnes touchées par ce crime terrible. »

L’université sous le choc

Pour rappel, les cadavres arrivent à la morgue de la Harvard Medical School ou de l’Université de l’Arkansas grâce aux familles de victimes qui acceptent de donner le corps sans vie de leur proche pour contribuer à la recherche médicale. Une fois l’utilisation des cadavres terminée, ils sont généralement incinérés et soit rendus au donneur, soit enterrés dans un cimetière entretenu à cet effet.

En France, cette affaire fait écho au scandale du «Charnier de Descartes». En 2019, il a été révélé que pendant plusieurs décennies, le Centre du don des corps de l’université Paris-Descartes a hébergé en ses murs du quartier latin « un véritable charnier ». L’expression n’est pas exagérée pour qualifier ces amoncellements de corps empilés les uns sur les autres, tête-bêche, nus, démembrés, et souvent putréfiés, grignotés par les rongeurs passant au travers des chambres froides non étanches et victimes de pannes à répétition, dont des images témoignent.
Source: Yahoo actualités – Paris Match

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