30 octobre 2025

Anciens sites nucléaires: la radioactivité artificielle reste « à un niveau très bas »

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La commission d’information annuelle relative à la surveillance des atolls de Moruroa et Fangataufa s’est tenue ce mardi 28 octobre à Punaauia.

Créée en 2015 par arrêté ministériel, cette commission permet aux représentants du ministère des Armées et des Anciens combattants de rendre compte aux membres désignés de la commission du bilan de la surveillance des anciens sites d’expérimentations nucléaires du Pacifique, et de répondre aux éventuelles interrogations.

Présidée par le Haut-commissaire de la République en Polynésie française, Alexandre Rochatte, accompagné des représentants du ministère des Armées et des Anciens combattants, cette commission a pour objet de présenter les résultats de la surveillance géomécanique et radiologique de Moruroa et Fangataufa aux autorités civiles et militaires, aux représentants du Pays, aux élus et aux associations.

Le docteur Anne-Marie JALADY, cheffe du département de suivi des centres d’expérimentations nucléaires (DSCEN) à la Direction générale de l’armement (DGA), a présenté pour le ministère des Armées et des Anciens combattants, les résultats des mesures de la radioactivité dans l’environnement à Moruroa et Fangataufa en 2023 jusqu’à la limite des 12 nautiques.

Ces deux atolls bénéficient d’une surveillance continue (collecteurs d’aérosols et mesure de l’exposition ambiante) et d’une surveillance ponctuelle par campagne de prélèvements.

Chaque année, ce sont environ trois cents échantillons qui sont prélevés lors de la campagne “TURBO”, sur près de quatre vingt-cinq points de prélèvements, dans les milieux physiques (eau de lagon, souterraine et océanique ; sol ; sable) et biologiques (eau et chair de coco, plancton, poissons, mollusques, crevettes de profondeur) des deux atolls.

Pas de danger pour la population

La radioactivité résiduelle mesurée est à l’état de trace dans la biosphère des atolls de Moruroa et Fangataufa, et les résultats montrent qu’elle ne migre pas depuis les cavités de tir et les puits de déchets vers le lagon. Elle ne présente pas de danger pour la population.

Hugo Lepage, le directeur du laboratoire d’étude et de suivi de l’environnement (LESE) de l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection (ASNR), a, pour sa part, poursuivi avec la présentation des résultats de la surveillance de l’ensemble de la Polynésie française, au-delà des deux atolls ayant servi de sites d’expérimentations. Les résultats de mesure de plus de trois cents échantillons prélevés dans les milieu physiques et biologiques en 2023 et 2024 confirment que les niveaux de radioactivité artificielle sont dans la continuité des années antérieures ; ils se situent à un niveau très bas. La dose efficace moyenne annuelle totale est estimée à environ 1,7 mSv, presqu’entièrement due à une exposition naturelle (à 99,9%). La part de l’exposition liée à l’exposition artificielle est inférieure à 0,003 mSv/an.

Le docteur Anne-Marie Jalady a également présenté le bilan 2024 des résultats de la surveillance géomécanique de Fangataufa par campagnes topographiques, et de Moruroa par le système “TELSITE”complété par les campagnes topographiques. Comme les années précédentes, ils montrent que les mouvements de la couronne coralienne des atolls sont quasiment revenus au niveau naturel. Le risque de survenue d’un événement majeur est au niveau zéro de l’échelle des risques depuis la fin des essais. En cas d’évolution du niveau de risque, les autorités seraient informées sans délai. Cela leur permettrait de déclencher si nécessaire, le plan communal de sauvegarde et le plan ORSEC pour les atolls de Tureia et de Vanavana, avec un préavis de plusieurs semaines.

Les résultats et films relatifs à la surveillance sont consultables sur les sites internet :

https://www.defense.gouv.fr/nos-expertises/securite-nucleaire

https://www.asnr.fr/

https://www.mesure-radioactivite.fr/

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