Besoins en main-d’oeuvre: des projets d’embauche, mais pas toujours faciles à concrétiser
Présentation des résultats de la première enquête sur les besoins en main-d’œuvre (BMO) conduite en Polynésie française par le Service de l’Emploi, de la Formation et de l’Insertion professionnelles (SEFI).
Menée entre mai et août 2025 auprès d’un échantillon représentatif de 1 360 établissements, cette enquête expérimentale vise à identifier les intentions de recrutement pour l’année 2026 et à mieux comprendre les difficultés rencontrées par les employeurs.
Avec 57 % d’établissements répondants, soit 776 entreprises, la Polynésie française a enregistré un taux de participation largement supérieur à celui observé dans l’Hexagone (25 %) ou en Nouvelle-Calédonie (21%). Ce résultat témoigne de la forte mobilisation du tissu économique local et de la pertinence de cette première démarche partenariale entre l’administration et les acteurs du monde de l’entreprise.
Des besoins de recrutement soutenus
Près de 44 % des établissements interrogés prévoient de recruter en 2026, avec 1 815 projets d’embauche recensés. Les communes de Papeete (517), Fa’a’ā (341), Anau (238) et Punaauia (213) concentrent à elles seules près de 72 % des intentions d’embauche.
Bora-Bora se distingue avec 276 projets de recrutement, majoritairement dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration.
Les secteurs les plus porteurs sont l’hôtellerie, la restauration et l’alimentation (26 % des projets) ; le commerce (24 %) ainsi que les transports, la logistique et le tourisme (12 %). Les métiers les plus recherchés sont ceux de caissiers, employés de mise en rayon, serveurs, employés d’hôtellerie et cuisiniers, confirmant la place prépondérante des métiers du tertiaire (services et tourisme) dans notre économie.
Des tensions persistantes sur le marché du travail
Près de 63 % des projets de recrutement sont jugés difficiles à pourvoir, en raison principalement : du manque de qualifications ou d’expérience des candidats (46 %) et d’une pénurie de candidats disponibles (29 %). Ces difficultés concernent plus particulièrement les secteurs de l’hôtellerie-restauration, de la maintenance, des services à la personne et des métiers du numérique.
Pour surmonter ces tensions, les entreprises misent sur la formation de nouveaux candidats (30 % des réponses) ; la diversification des types de contrats pour davantage de flexibilité (17%) ou encore la montée en compétences des salariés déjà en poste (14%).
Un outil d’aide à la décision pour les politiques publiques
Cette première enquête BMO constitue un outil inédit d’aide à la décision pour les politiques publiques de l’emploi et de la formation.
Elle met en lumière la nécessité d’adapter l’offre de formation aux besoins exprimés par les entreprises ; l’importance d’anticiper les tensions de recrutement dans les secteurs stratégiques et le renforcement de l’attractivité des métiers pour favoriser la montée en compétences de la main-d’œuvre locale.
source: Pays
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