Compte rendu du conseil des ministres du 8 octobre 2025

Le conseil des ministres s’est réuni ce mercredi pour examiner les dossiers suivants.
Présentation du plan stratégique Emploi – Formations – Compétences 2023-2028
Le Gouvernement de la Polynésie française a présenté son Plan stratégique Emploi–Formations–Compétences 2023-2028, un outil structurant au service du développement économique et social du Fenua.
Ce plan s’inscrit dans la vision de bâtir un marché de travail polynésien résilient, diversifié et innovant.
Son ambition est claire : mieux former, mieux accompagner et mieux employer les femmes et les hommes du pays, afin de construire une économie plus durable et renforcer notre souveraineté sociale et répond à un double enjeu : accompagner la transition vers un modèle économique plus durable et endogène et renforcer la souveraineté sociale du territoire en plaçant l’emploi et les compétences locales au cœur de l’action publique.
L’objectif de ce plan est de structurer un marché du travail résilient, diversifié et innovant, capable de s’adapter aux mutations économiques, sociales et environnementales à venir. Il vise également à soutenir la création d’emplois durables et à renforcer la montée en compétences des Polynésiennes et des Polynésiens, afin de répondre aux besoins réels de l’économie locale.
Le plan repose sur cinq axes majeurs, déclinés en 12 actions et 33 sous-actions opérationnelles :
- Observation, planification et prospective
Mieux connaître et anticiper les besoins du marché du travail grâce à la modernisation de l’Observatoire emploi-formation-compétences, à la réalisation d’études régulières et à la création d’une cartographie dynamique des formations et des compétences.
L’objectif est d’adapter en continu l’offre de formation aux besoins actuels et futurs de l’économie.
- Gouvernance et structuration de l’écosystème emploi-formation
Clarifier les rôles des différents acteurs publics et privés, renforcer la coordination, moderniser le cadre réglementaire et développer les partenariats, y compris internationaux.
L’objectif est de rendre le système plus lisible, efficace et coopératif.
- Développement des compétences locales et amélioration de l’accompagnement
Renforcer la qualité des services aux demandeurs d’emploi, salariés et entreprises ; professionnaliser les acteurs de terrain ; et moderniser les outils numériques pour un meilleur pilotage.
L’objectif est d’élever le niveau de qualification local et améliorer l’accès aux dispositifs.
- Promotion et valorisation de l’emploi local
Réformer la loi sur l’emploi local pour garantir la priorité aux travailleurs polynésiens et créer un centre de certification polynésien pour reconnaître et valoriser les savoir-faire et les métiers du Fenua.
L’objectif est de renforcer la souveraineté professionnelle et la compétitivité locale.
- Insertion durable et création d’emplois
Soutenir la création d’emplois dans les secteurs stratégiques (tourisme durable, secteur primaire, énergies renouvelables, économie numérique), adapter les dispositifs d’aide et favoriser l’inclusion des publics spécifiques, notamment les travailleurs handicapés.
L’objectif est de créer des emplois pérennes et garantir une participation élargie au marché du travail.
Des résultats attendus à l’horizon 2028
La mise en œuvre de ce plan devrait générer : 1 500 à 2 000 nouveaux emplois dans les secteurs prioritaires ; une hausse de 2 à 3 points du taux d’emploi, soit 2 300 à 3 400 personnes supplémentaires en activité et une croissance économique additionnelle de 0,3 à 0,5 point de PIB par an, soit entre 2 et 3,5 milliards F CFP, accompagnée de nouvelles recettes fiscales et sociales estimées entre 1,5 et 3 milliards F CFP.
Ce plan stratégique Emploi–Formations–Compétences n’est pas seulement un document de planification : il s’agit d’un véritable levier de transformation économique, sociale et culturelle. En mobilisant les talents locaux et en structurant durablement l’écosystème de l’emploi et de la formation, la Polynésie française affirme sa volonté de construire un modèle de développement plus autonome, inclusif et durable.
Soutien apporté aux actions en faveur de la cause animale
Sur proposition de Taivini Teai, ministre en charge de la Cause animale, et après avis du comité d’attribution des subventions (CASE) et de la Commission de contrôle budgétaire et financier (CCBF), le conseil des ministres a validé l’octroi de 26 775 000 F CFP à huit associations œuvrant pour la protection et la gestion des animaux domestiques sur l’ensemble du territoire.
Ces subventions permettront de financer, tout au long de l’année 2025 : des campagnes de stérilisation, d’identification, de soins des animaux de compagnie ainsi qu’à des opérations d’euthanasies réglementaires ainsi que des actions de sensibilisation et d’éducation auprès du grand public, des scolaires, ainsi que des acteurs publics et privés.
Au total, 2 548 animaux seront pris en charge via ces campagnes dans les archipels des Îles de la Société et des Tuamotu, pour un coût moyen de 10 510 F CFP par animal.
Répartition des subventions 2025
Îles du Vent – Tahiti et Moorea (15 250 000 F CFP – 1 342 animaux) :
- Stop cruauté animale Tahiti (SCAT) : 2 500 000 F CFP ;
- Ia Maita’i Te Animara (IMTA) : 2 750 000 F CFP ;
- Le Paradis des 4 pattes : 5 000 000 F CFP ;
- Eimeo Animara : 5 000 000 F CFP.
Îles Sous-le-Vent – Huahine et Raiatea (6 025 000 F CFP – 480 animaux) :
- Te here te mau animara’o Huahine : 2 500 000 F CFP ;
- Raiatea Animara : 3 525 000 F CFP.
Tuamotu – Rangiroa, Tikehau, Mataiva et Fakarava (5 500 000 F CFP – 726 animaux) :
- Rairoa Animara : 4 000 000 F CFP ;
- Ainihi no te ora : 1 500 000 F CFP.
Un engagement qui s’inscrit dans la durée
Depuis 2023, plus de 122 millions F CFP ont été consacrés à la protection animale, permettant la prise en charge de 8 769 animaux et l’accompagnement de plus de 1 600 foyers à travers le territoire.
L’année 2024 a marqué une évolution importante avec l’identification obligatoire préalable des animaux avant stérilisation, afin de responsabiliser les propriétaires ou encore la prise en charge de soins complémentaires (vaccination, vermifuges, traitements), notamment pour les foyers à faibles revenus.
Cette approche globale vise à améliorer durablement les conditions de vie des animaux domestiques et à renforcer la sensibilisation des populations.
Afin d’amplifier ces actions, le Gouvernement prévoit de mobiliser 60 millions de F CFP en 2026 pour financer la prise en charge d’environ 5 000 animaux. Un appel à projets sera lancé dès janvier 2026 pour permettre aux associations de proposer de nouvelles campagnes d’action.
« Le bien-être animal est un enjeu de société. Ces subventions traduisent notre volonté d’agir concrètement aux côtés des associations, sur le terrain, pour favoriser une meilleure cohabitation entre les humains et les animaux, partout en Polynésie française. »
— Taivini Teai, ministre en charge de la Cause animale.
Vers un élargissement de l’accès gratuit au dépistage des cancers féminins
À l’occasion d’Octobre Rose, mois dédié à la sensibilisation et à la prévention du cancer du sein, le gouvernement de la Polynésie française réaffirme son engagement en faveur de la santé des femmes en proposant la modernisation et l’extension de la prise en charge gratuite des examens de dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus.
Depuis 2003, le Pays finance intégralement les mammographies de dépistage de cancer du sein pour les femmes âgées de 50 à 74 ans et les frottis de dépistage du cancer du col de l’utérus pour les femmes âgées de 30 à 64 ans. Ce dispositif, piloté par l’Institut du cancer de la Polynésie française (ICPF), représente chaque année un budget de 170 millions de F CFP.
Afin de tenir compte des avancées scientifiques et de la situation épidémiologique locale, le Conseil des ministres a approuvé la transmission à l’Assemblée de la Polynésie française d’un projet de loi du pays visant à adapter le dépistage du cancer du col de l’utérus, en remplaçant progressivement le frottis par le test HPV, plus sensible et désormais recommandé, pour les femmes de 30 à 65 ans ; puis élargir le dépistage du cancer du sein aux femmes dès 45 ans, permettant à près de 9 500 Polynésiennes supplémentaires d’accéder à une mammographie gratuite tous les deux ans. Et enfin, de renforcer la surveillance des femmes à haut risque de cancer du sein, avec une prise en charge à 100 % dès l’âge de 30 ans, grâce à un suivi annuel incluant l’IRM, la mammographie et/ou l’échographie.
Ces évolutions répondent à une réalité préoccupante : la Polynésie française présente une incidence élevée du cancer du sein et du col de l’utérus, supérieure à celle observée en France hexagonale. Entre 2019 et 2021, près de 600 nouveaux cas de cancer du sein ont été recensés, dont plus de 35 % chez des femmes de moins de 50 ans. De même, quinze à vingt cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année, avec une fréquence deux fois plus importante qu’en métropole.
Le gouvernement rappelle que le dépistage reste une arme essentielle pour sauver des vies. Détecté tôt, un cancer du sein offre un taux de survie de 99 % à cinq ans, contre seulement 26 % lorsqu’il est diagnostiqué à un stade avancé.
Octobre Rose est l’occasion de rappeler à toutes les femmes l’importance du dépistage régulier. L’élargissement annoncé constitue une avancée majeure pour la santé publique en Polynésie française.
Renforcement de la sécurité transfusionnelle en Polynésie française : quatre nouveaux arrêtés adoptés
Le Gouvernement de la Polynésie française affirme sa volonté de garantir la qualité et la sécurité des soins avec l’adoption de quatre arrêtés relatifs à la transfusion sanguine. Ces textes viennent préciser les modalités d’application des modifications apportées en juillet 2025 à la loi du pays relative à la transfusion sanguine, pour garantir la sécurité transfusionnelle des patients en Polynésie française, tout en tenant compte des réalités et spécificités locales.
Les quatre arrêtés adoptés concernent :
- Les dépôts de sang
Seuls les établissements hospitaliers peuvent gérer un dépôt de sang, après avoir obtenu une autorisation délivrée par le président de la Polynésie française. La procédure et les conditions d’autorisation sont fixées dans cet arrêté.
- L’hémovigilance et la sécurité transfusionnelle
Tout professionnel de santé doit signaler les dysfonctionnements susceptibles d’altérer la qualité et la sécurité des soins. L’arrêté organise le système d’hémovigilance, c’est-à-dire la surveillance, la déclaration obligatoire et l’analyse de l’ensemble des incidents et effets indésirables liés à la transfusion, sur toute la chaîne de la transfusion, du prélèvement du donneur au suivi post-transfusionnel du receveur.
- Les bonnes pratiques transfusionnelles
Ce texte définit les règles de qualité et de sécurité que doivent respecter tous les acteurs de la chaîne transfusionnelle.
- Les critères de sélection des donneurs
L’arrêté vient modifier les critères de sélection des donneurs afin de répondre aux impératifs de sécurité sanitaire.
Subventions aux associations sportives
Dans le cadre de la campagne de subvention pour l’année 2025, destinée à soutenir les associations sportives, les commissions d’attribution ont été réunies afin d’examiner et de statuer sur l’ensemble des demandes reçues.
Ainsi, sur proposition du ministre des Sports, de la Jeunesse, de la Prévention contre la délinquance, en charge de l’Artisanat, le Conseil des ministres a adopté l’octroi de subventions en investissement pour un montant total de 2 428 000 F CFP, réparti comme suit :
Association Pirae Va’a | Acquisition d’un bateau suiveur | 990 000 |
Association Fenua Sauvetage Natation | Acquisition de planche de sauvetage sportif | 738 000 |
Association Feti’a Nui no Mahina | Acquisition d’un container d’accueil | 700 000 |