Décolonisation: du Timor à Tarahoi, le débat se poursuit de plus belle…

Quelques jours seulement après le déplacement des délégations indépendantiste et autonomiste au Timor Leste dans le cadre du comité régional C24 de l’ONU, la représentante du Tavini huiraatira, Teremura Kohumoetini, a trouvé le moyen de relancer le débat ce mardi matin à Tarahoi.
Dans une question orale adressée au président Brotherson, l’élue de Moorea a naturellement défendu la voie de la décolonisation, invitant la « puissance administrante » à ouvrir le dialogue comme le souhaitent les indépendantistes depuis 2013, date de la réinscription de la Polynésie française sur la liste onusienne. Et de déclarer dans sa question: « Nous ne réclamons pas l’indépendance par hostilité. Nous la défendons par devoir. Le devoir de faire vivre notre culture, de maîtriser notre destin et de bâtir une société plus juste ».
Sa question lui a quand même valu un rappel à l’ordre sur le fondement de l’article 17 du règlement intérieur de la part de sa collègue, Tepuaraurii Teriitahi, mise en cause dans la question orale. Et pour cause, « mes paroles ont été déformées suite à mon intervention au Timor Leste », assure la présidente du groupe minoritaire. Elle qui avait insisté sur le fait que les Polynésiens « vivent pleinement leur tradition et leur culture », ou encore que le fenua bénéficie d’un « bon niveau de vie ». « En quoi j’ai été trompeuse ? » s’est interrogée Tepuaraurii Teriitahi, avant de comparer le montant du salaire minimum au Timor (13 700 Fcfp) à celui des Polynésiens (173 000 Fcfp).
Sur le fond, quelques minutes auparavant, le président du Pays, Moetai Brotherson, avait abondé dans le sens de l’élue de la majorité en affirmant que « la souveraineté n’est pas un tabou » et que « la décolonisation est un chemin, non une rupture », avant d’arriver à la conclusion comme beaucoup que « l’indépendance n’est ni une fin en soi, ni un remède à tous nos maux ».
Enfin, sans aller jusqu’à se prononcer en faveur d’un référendum d’autodétermination, le chef de l’exécutif local soutient également que « les Polynésiens et eux seuls, décideront de leur destin ». Tout au moins si un jour la question leur est posée…