19 septembre 2025

Feu vert à un crématorium sur les hauteurs d’Orofara (Mahina)

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La commune de Mahina vient d’annoncer sur les réseaux sociaux l’adoption, à l’unanimité des membres présents, d’une délibération approuvant la construction et l’exploitation d’un crématorium sur son territoire, et probablement à côté du cimetière de Orofare 2. Ce projet sera mené au travers une délégation de service public.

Si la commune va pouvoir entrer dans la phase d’appel à candidature, le crématorium de Mahina ne sera pas livré avant trois ans. L’investissement a été évalué à plus de 500 millions de francs. La Polynésie rejoindra la liste des pays du Pacifique qui proposent déjà ce service aux familles qui ont fait le choix de la crémation. Loin devant, l’Australie dispose d’une centaine de crématoriums ; mais il y en a également trois à Hawaii, deux à Fidji et un aux Samoa.
En l’absence de structure au fenua, les familles polynésiennes peuvent organiser le transfert du défunt vers la Nouvelle-Calédonie, qui dispose d’un crématorium. Mais avec un peu plus d’une cinquantaine d’équipements, c’est la Nouvelle-Zélande qui a la préférence. Reste que le respect des dernières volontés du défunt est onéreux. Une crémation (en Nouvelle-Zélande ou à Nouméa) coûte plus d’un million de francs pacifique selon l’opérateur. On est loin des 170 000 à 200 000 Fcfp d’une inhumation au fenua. En plus du coût, les familles doivent également supporter les délais. Et si le transfert du corps est effectué dans les 48 heures, la crémation n’est réalisée que dans la semaine qui suit. Le retour de l’urne n’interviendra que la semaine suivant la crémation. Le délai peut donc dépasser 15 jours avant que la famille puisse disposer des cendres de son défunt.
L’autorité de Mahina souhaite ainsi apporter une réponse aux familles du fenua qui veulent faire le choix de la crémation. La commune ne cède pas à une mode, car aujourd’hui dans le monde, la crémation n’est plus une pratique anecdotique. Au Japon, 99% des décès sont traités par des crémations ; ils sont 80% au Royaume-Uni et 40% en France. En Polynésie, plus d’une centaine de défunts sont crématisés par an. Mais malgré les volontés des défunts, de nombreuses familles polynésiennes sont contraintes de renoncer à la crémation en raison du coût élevé actuel d’une telle cérémonie. La construction d’un crématorium va donc répondre à une attente des familles. Le coût d’une crémation pourrait alors être deux à trois fois moins chère qu’un transfert et une crémation à l’étranger.
C’est donc une nouvelle étape pour l’équipe communale qui porte le projet depuis 2011. En plus de l’étude, certains élus avaient d’ailleurs profité de leur participation au dernier congrès des maires à Paris pour aller visiter le crématorium et les installations du Père-Lachaise (plus de 6000 crémations par an).
L’enquête du bureau d’études a identifié le site de Orofara, à côté du cimetière, pour l’implantation du crématorium en raison du panorama exceptionnel, face à la mer. L’éloignement des habitations a été pris en compte, même si aujourd’hui, les nouvelles techniques de filtration de particules permettent l’installation de crématorium en pleine ville. La structure comptera des salons de recueillement, des locaux techniques, un jardin et un parking sur plus de 2000 m2. L’appareillage pourra être à gaz, électrique ou hybride.
source: communiqué de la Ville de Mahina

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