« L’affaire Willy Vaiho » s’invite à Tarahoi
Vertement prise à partie par des parents d’élèves, en début de semaine, à l’entrée même du collège de Tubuai (archipel dezs Australes), la représentante Maite Hauata-Ah Min, du groupe Tavini huiraatira à l’APF, a bien l’intention aujourd’hui de demander des comptes au ministre sur les raisons profondes de la suspension provisoire du Principal, Willy Vaiho.
Voici dans son intégralité, la teneur de la question orale qu’elle doit poser ce jeudi matin au ministre de l’Education.
La décision de suspendre le principal du collège de Mataura M. Willy VAIHO, a profondément choqué et indigné la communauté éducative, les familles et les élèves de cet établissement.
Sous prétexte de « dysfonctionnements administratifs » ou de supposées irrégularités de gestion, votre ministère a pris une mesure lourde de conséquences à l’encontre d’un chef d’établissement dont le dévouement, la proximité humaine et l’autorité naturelle font pourtant l’unanimité. Car, faut-il le rappeler, ce sont les parents eux-mêmes, et non un syndicat ou une structure politique, qui se sont mobilisés massivement, le samedi 8 novembre, dans une marche de soutien devant le collège pour dénoncer une décision qu’ils jugent injuste, incohérente et disproportionnée.
Cette réaction populaire, rare dans le monde scolaire, révèle un profond malaise face à une administration qui paraît parfois plus prompte à sanctionner qu’à comprendre, et plus attachée à la règle qu’à la réalité du terrain.
Monsieur le Ministre, ce dossier soulève plusieurs interrogations de fond :
Sur la proportionnalité de la sanction, quand les faits en cause ne concernent, semble-t-il, que deux ou trois enseignants, tandis qu’une majorité écrasante de parents témoigne de leur satisfaction à l’égard du Principal ; Sur la méthode employée et sa soudaineté, qui semble ignorer les valeurs de dialogue, d’écoute et d’équité que votre ministère dit promouvoir ; Et surtout, sur la considération portée à l’humain et au lien de confiance qui unit les chefs d’établissement à leurs communautés éducatives.
Aussi, je vous demande très clairement, Monsieur le Ministre :
Sur quelle base factuelle et réglementaire repose cette décision de suspension ?
Quelle évaluation réelle a été menée pour mesurer l’impact humain et pédagogique de cette mesure ?
Enfin, compte tenu du soutien massif et public des familles, le gouvernement envisage-t-il de réexaminer cette décision ou d’en suspendre les effets dans l’attente d’un éclairage objectif et apaisé ?
Monsieur le Ministre, les élu(e)s de Tarahoï refusent une éducation administrée derrière des bureaux calfeutrés : l’école se vit, se comprend et se défend sur le terrain — là où se tisse, jour après jour, la confiance entre les familles, les élèves et leurs enseignants.
Mauruuru e te aroha ia rahi !
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