3 octobre 2025

Pauvreté en Polynésie: malgré les 56 milliards dépensés par le Pays en 2023…

0

Dans son rapport consacré à la politique de lutte contre la pauvreté et l’exclusion en Polynésie française, analysé et débattu jeudi à l’assemblée, la Chambre territoriale des comptes (CTC) a mis l’accent sur les moyens budgétaires « colossaux » déployés par la collectivité chaque année pour faire reculer ce phénomène.

Sombre tableau, en effet, par rapport à l’image paradisiaque que renvoient nos îles aux touristes du monde entier !

Parmi les nombreuses indications chiffrées à l’appui de ce rapport, il résulte tout d’abord que 26 % de la population vivait en 2015 sous le seuil de pauvreté relative monétaire, soit 46 000 F CFP par mois par unité de consommation (UTC) d’un ménage, c’est à dire moins de 30 000 F CFP par mois pour un individu. Selon l’institut de la statistique, entre 2009 et 2015, le niveau de vie des ménages n’a pas connu de progression remarquable et présentait même une quasi-stagnation.

Les magistrats ont également observé une augmentation du nombre de sans-abri – d’une cinquantaine au début des années 2000 à près de 700 en 2024 – qui illustre l’aggravation de la pauvreté et de l’exclusion. Et d’ajouter que « accéder à un logement décent demeure l’un des principaux obstacles rencontrés par les ménages les plus précaires et les plus pauvres. De plus, la crise sanitaire a accentué les inégalités sociales ».

Prés de 47 milliards en fonctionnement, 10 milliards en investissement

Parallèlement, il ressort que le montant des dépenses que la Polynésie française a consacré au cours de l’année 2023 à ces interventions a été estimé par la chambre à 46,75 milliards de Fcfp en fonctionnement et 9.36 milliards en investissement. L’Etat verse, par ailleurs, des concours financiers à la Polynésie française qu’il chiffre entre 3 et 5 milliards de Fcfp annuels et conduit des actions destinées à la lutte contre la pauvreté.

Conclusion de la CTC: « La lutte contre la pauvreté et l’exclusion mise en oeuvre par la Polynésie française souffre d’un manque de coordination et de pilotage transversal, les actions étant menées de façon cloisonnée entre différents ministères et acteurs, sans politique unique ni indicateurs communs ». D’où les recommandations, 8 au total, qui ont été émises, à savoir: mettre en place, à partir de 2026, un dispositif d’observation et d’évaluation de la pauvreté et de l’exclusion sociale, mais également atteindre l’objectif de création de 800 logements sociaux neufs chaque année, ce que l’OPF n’est jamais parvenu à faire. Par ailleurs, la Chambre préconise de mettre en place « une offre de formation aux bénévoles des associations qui interviennent au plus près des personnes en situation de pauvreté ou de précarité ».

Extraits CTC – photo DR

Loading

Laisser un commentaire