Préparez vos valises… », prévient Oscar Temaru

Le leader indépendantiste est de plus en plus imprévisible, au point de rendre mal à l’aise même ses plus proches compagnons de route.
Lors de la conférence de presse organisée mardi pour annoncer la tenue de deux sit-in pacifique « en l’honneur » du ministre des outre-mer, Manuel Valls, attendu ces jours-ci dans nos îles, Oscar Temaru a déclaré: « S’il y a 100 000 personnes dans la rue la semaine prochaine, on ne parle plus de référendum. Ca veut dire qu’il faut préparer la valise. » C’est ce que l’on appelle l’accueil polynésien…
Le président du Tavini huiraatira n’en est pas à son premier dérapage verbal. Le 24 octobre 2023, dans l’hémicycle, il s’était déjà illustré en ces termes: « Je n’ai pas peur du changement climatique, j’ai plutôt peur du changement démographique. » « Cette invasion continue. » « Je veux l’indépendance aujourd’hui. » Des propos que le représentant bleu ciel, Mitema Tapati, reprenait deux jours plus tard en langue tahitienne dans une version bien à lui : «Si la France a noirci, notre Fenua lui a blanchi. »
Les leaders du Tavini huiraatira, divisés plus que jamais sur l’art et la manière d’inciter « la puissante administrante » à venir s’asseoir à la table onusienne dans le cadre du processus de décolonisation engagé depuis 2013, ne savent vraiment plus quoi inventer pour se faire remarquer. Sauf que la dernière sortie du président metua risque d’en faire fuir plus d’un!
La menace à peine voilée d’un Oscar Temaru qui trépigne d’impatience à l’aube de son existence illustre surtout le refus des indépendantistes de passer par la voie, somme toute normale, d’une consultation populaire. Autour d’une question simple: souhaitez-vous que la Polynésie devienne indépendante ? A l’instar des indépendantistes kanaques, ils estiment probablement que la composition du corps électoral est truquée d’avance et qu’elle ne traduira pas les réelles aspirations du peuple maohi. Mais c’est quoi un « maohi » aujourd’hui ? Faut-il se référer à la couleur de la peau ? A la maîtrise de la langue ? Ou se contenter d’une durée de présence dans nos îles de 5, 10 voire 15 ans ?
Enfin, invité mardi soir sur le plateau de Polynésie la 1ère pour commenter la venue du ministre Valls, le nouveau patron du courant autonomiste Amuitahiraa o te nunaa maohi, Bruno Sandras, a clairement plaidé pour l’organisation d’un tel référendum comme le prévoit d’ailleurs notre statut d’autonomie. Ainsi, on y verra plus clair.