1 novembre 2025

Sombre état des lieux de la fonction publique territoriale…

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Le Secrétaire général du Syndicat de la fonction publique de Polynésie française, Olivier Champion, et Guy Sue décrit comme un « ancien responsable syndical reconnu pour son expertise en matière de fonction publique territoriale et sa connaissance approfondie des rouages administratifs polynésiens », font la promotion de l’ouvrage qu’ils viennent de co-écrire, sous le titre un brin provocateur: « Un va’a sans pēperu – État des lieux de la fonction publique territoriale ».

Cet ouvrage de deux cents pages dresse un état des lieux sans complaisance de l’administration territoriale polynésienne. À travers la métaphore du « va’a sans pēperu » (pirogue sans barreur), les auteurs dénoncent une administration qui navigue à vue, sans cap clairement défini. Voilà un constat qui ne devrait pas manquer d’intéresser la ministre de tutelle, Vannina Crolas…
Les thèmes centraux ainsi développés balaient de manière assez large de supposés freins à la bonne marche de notre administration, allant de « l’immobilisme institutionnel » au travers « l’absence de réformes structurelles depuis plus de vingt ans », en passant par des dysfonctionnements managériaux (nominations politiques, formation insuffisante des cadres) ou encore, des « inégalités de traitement » (système de primes injuste, deux statuts co-existants (fonctionnaires/ANFA),  une « attractivité en déclin » (rémunérations qui ne suivent plus l’inflation, conditions de travail dégradées), une « modernisation manquée » (télétravail bridé, résistance aux évolutions nécessaires), un « dialogue social défaillant » (mépris des représentants syndicaux, absence de concertation), les FEDA (questionnement sur le maintien des Fonctionnaires d’État Détachés) sans oublier un « l’affaiblissement syndical » (perte de représentativité et conséquences sur la défense des agents).
En quelque sorte, notre administration pléthorique, à l’efficacité poussive, alors qu’elle coûte de plus en plus chère au budget de la Polynésie française (plus de 35 millions de Fcfp chaque année), serait la mal-aimée polynésienne alors que l’exécutif, celui-ci comme le précédent, a engagé depuis une dizaine d’années un train de réformes visant à améliorer la qualité du service public jusque dans les archipels les plus éloignés.
Mais les auteurs de cet ouvrage se veulent néanmoins constructifs, en proposant des pistes de rénovation : revalorisation des carrières (ndlr: en monnaie sonnante et trébuchante ?), formation continue obligatoire, réforme des recrutements, et surtout, instauration d’un véritable dialogue social.
Leur ouvrage est disponible sur Amazon en version broché ou électronique.

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