15 km de pistes cyclables pour décongestionner la zone urbaine ?
Extrait du rapport de la Chambre territoriale des comptes (CTC) sur la politique du Pays en matière de transports terrestres, de 2020 à 2024.
La congestion routière est l’un des grands maux de la société polynésienne. Plusieurs gouvernements s’y sont cassés les dents ces vingt dernières années, tant la voiture en général, et le 4×4 en particulier, constitue un marqueur fort de l’élévation sociale dans nos îles.
En attendant, le ministre de l’Equipement, Jordy Chan, en charge de ce dossier, multiplie les initiatives pour tenter de désengorger nos routes. Parmi elles, les magistrats de la CTC ont fait un focus sur le développement des pistes cyclables. Mais avant de créer une société de location comme il est envisagé, encore faudrait-il changer les mentalités…
Quant à parler d’une amélioration des conditions de déplacement depuis le changement des rythmes scolaires avec un étalement temporel du trafic expliqué par des mouvements plus tardifs d’une partie des ménages, cela reste à démontrer. Interrogé en janvier 2025, le ministre allait jusqu’à soutenir: « En cumul sur la journée, la réforme a permis un gain d’écoulement de 3% de trafic supplémentaire en entrée de Papeete (+2 000 véhicules/jour). Aux abords des établissements d’enseignement, le changement des rythmes scolaires agit positivement en réduisant les désordres circulatoires et en écourtant leur durée ».
Seul 1 % de l’espace public dédié aux cycles
En attendant, la CTC relève les bonnes intentions gouvernementales:
« En parallèle du projet de création de voies réservées, il est prévu la création de pistes cyclables en zone urbaine. Ainsi, 15 kilomètres de pistes cyclables sont actuellement à l’étude sur les routes du Pays situées à Papeete, Pirae et Aruc, afin d’améliorer la cyclabilité qui est aujourd’hui très difficile. De plus, la topographie de l’île, avec des zones montagneuses et pentues, complique la pratique du vélo.
Le schéma d’aménagement général de la Polynésie française qualifie d’hasardeuse » la «pratique des modes doux» au vu de «l’absence d’accotements et d’aménagements lisibles en faveur des cyclistes et piétons ». Par exemple, à Papeete, l’espace publie est intégralement dédié à l’automobile sur une très grande partie des voiries. Ainsi, sur les 89 kilomètres de linéaire d’accotements sur la commune de Papeete, il n’y a que 665 mètres de pistes cyclables et trois kilomètres de bandes cyclables. Sur l’île de Tahiti, seul 1 % de l’espace public dédié aux cycles est une véritable piste cyclable sécurisée.
Des études ont débuté en 2024 pour concevoir un réseau de pistes cyclables dans la zone urbaine de Tahiti, en cohérence avec le projet de voies réservées à destination des bus. Ainsi, vont débuter dès 2025 les travaux pour la réalisation d’un cheminement mixte piétons/cycles entre Tipaerui et Fare Ute, avec construction d’une passerelle au-dessus de la rivière Tipaerui. Est également étudiée la création de pistes cyclables à Taravao, Moorea et Raiatea. »
source: rapport CTC
