Un Etat calédonien dans l’Etat: un modèle qui n’est pas transposable…prévient Manuel Valls

Un État dans l’État, une Loi fondamentale, une double nationalité… L’accord de Bougival, signé samedi 12 juillet entre indépendantistes et non-indépendantistes calédoniens est un ovni institutionnel imaginé pour sortir la Nouvelle-Calédonie de la crise politique et économique. Mais, depuis sa signature, d’autres territoires d’Outre-mer, où il existe des revendications pour une plus grande souveraineté, portent un regard curieux, voire envieux, sur ce modèle.
« Ce que vient de faire la France, c’est ce qu’elle aurait dû faire après la Seconde Guerre mondiale, a indiqué Roger Aron, vice-président à la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), en charge des questions liées à l’évolution statutaire, à Guyane la 1ère. C’est ce que les Anglais ont fait en créant le Commonwealth. »
« La Calédonie a sa place à part »
Lundi 14 juillet, interrogé sur la possibilité de transposer l’accord de Bougival dans d’autres territoires réclamant une évolution statutaire, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, s’est néanmoins voulu clair : « Les solutions que nous avons trouvées sont uniquement pour la Nouvelle-Calédonie ».
La Nouvelle-Calédonie a sa place à part dans l’histoire. C’est la seule colonie de peuplement avec l’Algérie. C’est une colonie pénitentiaire avec toutes les conséquences que ça a eues sur ce territoire depuis plus de deux siècles. Il y a un peuple premier, un peuple autochtone, qui revendique son émancipation… Aucun autre territoire ultramarin n’est dans un tel processus de décolonisation.
Il n’y aura donc pas de Bougival pour la Guyane, la Polynésie française ou tout autre territoire désirant davantage d’autonomie, voire de souveraineté. Mais l’ancien Premier ministre ne ferme pas la porte à l’idée. « On ne sait jamais de quoi est fait l’avenir », dit-il.
Lors de son déplacement en Guyane en juin, il a rouvert le dossier sur l’autonomie guyanaise, réclamée par les élus locaux et parlementaires. Il a annoncé deux rendez-vous sur le sujet, dont un avec le président de la République, qui a repris en main le dossier de l’évolution institutionnelle. Une première rencontre est prévue à Paris le 30 juillet (a priori sans Emmanuel Macron). « On regardera jusqu’où ça ira, mais en tout état de cause, la voie est ouverte aux différentes évolutions », a indiqué le député guyanais Davy Rimane à Guyane la 1ère.
Source: la 1ère