26 juillet 2025

La France compte désormais plus de décès que de nouveaux-nés

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Des naissances moins nombreuses et des décès à la hausse. Telles sont les tendances générales de ces dernières années en France. Ce n’est donc pas une surprise si le nombre de morts a fini par dépasser celui des nouveaux-nés, un phénomène inédit depuis quatre vingt ans.

Sur les douze derniers mois, on dénombre 651 200 décès contre 650 400 naissances. Des chiffres fondés sur les bilans publiés chaque mois par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) du 1er juin 2024 au 31 mai 2025. L’institut anticipait l’arrivée de ce phénomène, mais pas avant 2035.

Ces statistiques concernent aussi bien la France métropolitaine que ses cinq départements et régions d’Outre-mer. Si l’on se réfère uniquement à la métropole, le nombre de décès a dépassé celui des naissances dès 2024. En revanche, dans les territoires ultra-marins, la situation démographique est différente. Leur « taux de natalité » – c’est-à-dire, le rapport entre le nombre de naissances vivantes et la population moyenne totale – est plus élevé que celui de l’Hexagone.

Le désir d’enfant baisse

Début 2024, le président français Emmanuel Macron appelait à un « réarmement démographique ». Des propos jugés « mal choisis » et « réactionnaires » par des sénatrices de la délégation au droit des femmes. En employant cette expression, le chef d’État réagissait à la baisse du taux de fécondité observée dans le pays, autrement dit le nombre d’enfant(s) par femme. Ce dernier est passé de 2 à 1,6 en une dizaine d’années. Un chiffre plus élevé que la moyenne de l’Union européenne qui était de 1,46 enfant en 2022, selon l’Insee.

Le déclin des naissances s’explique en partie par une baisse du nombre d’enfants souhaité par famille. Il est passé de 2,7 en 1998 à 2,3 en 2024, d’après l’Institut national d’études démographiques (Ined). Changement climatique, crise économique ou contexte politique… La crainte de l’avenir est souvent un frein au désir d’enfant. Elle traverse toutes les classes sociales et peut être d’autant plus forte si des contraintes matérielles entrent en jeux.

Enfin, l’âge auquel les femmes ont leur premier enfant a largement reculé. Les Françaises accouchent en moyenne à 29 ans, soit cinq ans plus tard qu’en 1974. Une tendance aussi observée dans le reste l’Union européenne.

L’espérance de vie en France augmente en continu depuis la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, les personnes âgées d’au moins 65 ans représentent 20,5 % des habitants. En d’autres termes, leur part a progressé de 4,7 points en vingt ans. Ce vieillissement de la population entraîne nécessairement une augmentation du nombre de décès à l’année. Il est en hausse depuis 2006.

Bien que le nombre de décès devance celui des nouveau-nés, la population française ne diminue pas encore. Au contraire, le nombre d’habitants a connu une légère hausse en 2024, toujours selon l’Insee. « Si le nombre d’habitants a augmenté, c’est uniquement grâce à l’immigration », affirme Gérard François Dumont. Toutefois, si le déficit naturel (lorsque les décès sont plus nombreux que les naissances) continuait à se creuser, l’apport migratoire ne serait plus suffisant. « On pourrait donc avoir une baisse de la population de la France. C’est un processus qu’on a vu dans d’autres pays européens et ce n’est pas impossible qu’il survienne un jour ».

source: Yahoo actualités

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