1 décembre 2025

Le gouvernement très généreux avec les personnels infirmiers de la Fonction publique

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Le commission Emploi de l’assemblée de la Polynésie française se réunit cet après-midi (14h30) en urgence pour étudier un projet de délibération (n°2010-3 APF du 28 janvier 2010) modifiée portant statut particulier des personnels infirmiers de la fonction publique polynésienne.

Retour à la case départ. Ou presque! Ce texte avait déjà été approuvé le 8 septembre dernier devant la même commission. Il avait même été inscrit à la séance plénière du 18 septembre. Avant que la ministre de tutelle, Vannina Crolas, ne se ravise et demande son report. Apparemment, la mariée n’était pas assez belle pour le pouvoir exécutif.

Le rapport de présentation du projet de délibération ne s’en cache pas. Et d’expliquer en liminaire que des « travaux préparatoires menés par l’assemblée (…) était ressortie la nécessité de proposer une révision de l’ensemble des cadres d’emplois du personnel infirmier ».

Le présent projet propose dans l’exposé des motifs de « supprimer les grades, d’instaurer un avancement linéaire, de revaloriser et d’actualiser les grilles indiciaires ». Ce qui n’est pas totalement exact car s’agissant de supprimer les grades et d’instaurer un grade unique de quinze échelon (Art 5), il en était déjà question dans la première mouture et donc, rien ne change à ce niveau là. Sauf pour ce qui est de la durée minimale et maximale du temps passé dans chacun des échelons qui évolue à la marge…

En revanche, s’agissant de la revalorisation du traitement des intéressés, le gouvernement semble se montrer particulièrement généreux…A nos frais, bien sûr!

Note salée de 330 millions Fcfp en année pleine pour la Polynésie

Ainsi, les infirmiers et infirmières (IDE, bac +3) vont désormais percevoir en début de carrière un traitement brut de 347 760 Fcfp et non plus 320 760 Fcfp comme il était prévu au départ. Ce qui donne en fin de carrière un salaire de 760 320 Fcfp au lieu de 594 000 Fcfp initialement. Belle reconnaissance en effet vis-à-vis de ces personnels qui font tant défaut à la collectivité, au point de devoir les recruter en métropole. L’impact budgétaire n’est pas neutre pour la collectivité: plus de 300 millions Fcfp par an.

Mais c’est sans commune mesure avec la situation des infirmiers anesthésistes et de bloc opératoire (titulaires d’un bac +5) qui sont encore mieux lotis! Ceux-ci en effet se verront dorénavant gratifier – si le texte est adopté ! – d’un traitement brut de 381 240 Fcfp pour débuter et 804 600 Fcfp en fin de carrière. Quant aux puéricultrices, leur salaire évoluera dans une fourchette allant de 363 960 à 787 320 Fcfp.

Au final, la masse salariale de la Polynésie française va connaître une inflation majeure de l’ordre de 330 894 720 Fcfp. Tout ça, au nom de « la paix sociale » écrivait le journaliste de Radio 1, le 8 octobre dernier. Et de relayer la colère de Mireille Duval, à la tête de la Fédération interprofessionnelle des services de la Santé et de l’administration en PF (Fissap) qui dénonçait alors des revalorisations jugées excessives et en totale contradiction avec la logique de maîtrise des deniers publics affichée par le gouvernement Brotherson.

Ira t-elle jusqu’à déclencher un mouvement de grève comme elle l’a laissé entendre…wait and see.

Photo: DR

 

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