Ce 16e Fifo a suscité de nombreuses discussions grâce à une programmation riche et diversifiée. Le public est venu très nombreux en salles de projection, mais aussi aux rencontres organisées avec les réalisateurs, aux ateliers, et aux soirées consacrées aux formats courts.

Sur la scène du Grand théâtre, vendredi soir, Heretu Tetahiotupa, coréalisateur du film Patutiki, prix du public, raconte avec émotion que « c’est au Fifo, lors d’un atelier de réalisation, qu’il a touché une caméra pour la première fois ». Son film a été l’une des grandes réussites de ce festival : « Les réalisateurs n’ont pas beaucoup communiqué avant le Fifo, ils ont voulu garder la surprise et ça a très bien marché », explique Mareva Leu, déléguée générale de l’association du Fifo. Tout au long de la semaine, l’engouement du public s’est fait sentir. Les salles de projection étaient remplies, les scolaires sont plus de 7 000 à être venus à la Maison de la culture pour l’occasion. Comme chaque année, les soirées des courts-métrages de fiction et de documentaire ont fait le plein et les ateliers ont trouvé leur public. « Les retours sont très bons, les classiques – scénario et montage – attirent toujours du monde, et les trois nouveaux qu’on a proposé ont beaucoup plu, notamment le doublage audio, qui avait l’air folklorique ! » rapporte Mareva Leu.

On se souviendra aussi que c’est lors de ce 16e Fifo qu’a été lancé le Good Pitch Pasifika, dont le but est de faire émerger des documentaires à fort potentiel d’impact social et environnemental. « Il ne restait plus une seule place pour l’atelier d’impact », se félicite Mareva Leu, « très contente de cette initiative qui va faire vivre des projets qui ont du sens ». Le colloque des télévisions océaniennes a aussi été une réussite, souligne-t-elle : « La thématique (le numérique, une chance pour le documentaire) était intéressante, ce qui a favorisé les débats. Les participants ont créé des liens entre eux et repartent avec plein d’idées. »

L’ovni de la sélection a suscité la discussion

Ce qui a fait beaucoup parler dans les allées de la Maison de la culture, ce sont les documentaires. « La sélection, c’est ce qui a attiré les gens. Ce sont les films qui les font venir avant tout et c’est le résultat du travail du comité de sélection, qui a regardé plus de 200 documentaires et en a tiré le meilleur », salue la déléguée générale de l’Afifo.

Le jury et le public ont semblé s’accorder sur le sujet, notamment pour Gurrumul, prix spécial du jury, portrait d’un artiste aborigène australien dont la voix exceptionnelle a enchanté l’Australie et dépassé les frontières. « Dans le film, il y a la bonne émotion au bon moment », fait remarquer Mareva Leu. Elle se dit « fière que le Fifo ait récompensé Island of the Hungry Ghosts, l’ovni de la sélection. C’est un vrai choix artistique ». Très cinématographique, le documentaire nous plonge au cœur de l’île Christmas, où est installé un centre de rétention australien, dans une atmosphère parfois étouffante, où l’on prend plus soin des crabes que des êtres humains. Il a suscité autant de rejet que d’admiration, et c’est aussi le but du festival, de créer la discussion.

Le public était d’ailleurs en demande à en juger par le succès des rencontres organisées avec les réalisateurs et producteurs. « Il y avait beaucoup de monde et les échanges ont été intéressants, les réalisateurs invités avaient plein de choses à raconter, des anecdotes, des histoires, une vision à partager », raconte Mareva Leu. Ravis de l’accueil qui leur a été réservé, ils n’avaient plus envie de partir à la fin de la semaine. Mais les meilleures choses ont une fin, le Fifo va se prolonger hors les murs, dans les îles et dans le Pacifique, à commencer par le Vanuatu.

Rendez-vous en février 2020 pour le 17e Fifo !

FIFO – Elodie Largenton

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