26 juillet 2024

Collectif n°1 du Pays: des rustines à gogo mais aucune réforme de fond

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Ce vendredi après-midi, les représentants à l’assemblée de la Polynésie française ont attaqué le gros morceau de cette quatrième séance plénière de la session administrative avec l’examen du premier collectif budgétaire pour l’exercice 2024.

Le gouvernement Brotherson entend ainsi, par les modifications apportées, abonder la section de fonctionnement à hauteur de 32,133 milliards de Fcfp et la section d’investissement de 4,467 milliards. Ces nouvelles dépenses sont financées en grande partie (près de 20 milliards) par le résultat de fonctionnement reporté de l’année 2023, preuve que tout n’allait pas si mal!…

Pour le Tavini huiraatira, ce collectif illustre « une feuille de route vers une société plus équitable », a déclaré la rapporteuse Elise Vanaa.

Au nom du Tapura huiraatira, le président Fritch s’est insurgé contre le prétendu « déficit de 34 milliards Fcfp » invoqué il y a quelques jours par l’actuel locataire de la présidence qui, selon lui, montre « une profonde méconnaissance des mécanismes budgétaires ». Et d’annoncer d’emblée que son groupe votera « contre ».

Collectif de sauvetage

Du côté des non-inscrits, Nuihau Laurey n’y a vu qu’un « collectif de sauvetage d’un certain nombre d’organismes » en difficulté. Et de regretter que cette première année de mandature n’a pas été mise à profit pour engager des réformes structurelles. En tous cas, il s’est dit bien placé, « légitime », pour dire qu’il « n’y pas de passif » de la part de la précédente équipe aux affaires.

Parmi les principales dotations inscrites dans le budget modificatif figurent l’Office polynésien de l’Habitat avec plus d’1,138 milliards en provision de créances irrécouvrables, le Centre Hospitalier de la Pf (1,9 milliards), Air Tahiti Nui (3 milliards de provision), sa filiale Tahiti Nui Hélicoptères (195 millions) et enfin l’Huilerie de Tahiti avec une subvention d’équilibre de l’ordre de 500 millions de Fcfp. Au total, 8,3 milliards injectés dans tous ces satellites du Pays. A perte ?

A propos d’ATN, le ministre des Finances a fourni un certain nombre de chiffres, attestant de la gravité de la situation. A en croire Tevaiti Pomare, « les capitaux propres de cette compagnie fondent comme neige au soleil » et « une recapitalisation s’avère urgente ». Son déficit cumulé était de 10 milliards de Fcfp en 2023, 13,5 milliards en 2025, avant de conclure: « Notre compagnie, nous y tenons! »

Rien pour la Nouvelle-Calédonie !

Toujours est-il que la formation A Here Ia Porinetia a profité de cette opportunité pour proposer deux amendements visant à doter l’hôpital et la filière coprah de crédits supplémentaires sans pour autant alourdir la facture globale puisque selon les non-inscrits les 3 milliards de provision à ATN ne sont -pour l’heure- pas justifiés. Du côté du Tapura, un autre amendement, à l’article 2 (recettes de fonctionnement), a également été introduit pour inscrire une enveloppe maximum de 100 millions de Fcfp au nom de la solidarité des Polynésiens envers la Nouvelle-Calédonie. Cet argent « n’a pas de couleur politique », a indiqué la représentante Tepuaraurii Territahi.

En réponse à la proposition d’amendement en faveur de la NC, le président Brotherson a adressé une fin de non-recevoir. A ses yeux,  » il ne s’agit ici d’un cataclysme naturel comme à Fdji ou Tonga mais d’une catastrophe politique dont le principal responsable est l’Etat » et « ce n’est pas à la Polynésie de venir se substituer à l’Etat »! Et d’ajouter que cet argent sera beaucoup plus utile dans les prochains mois si d’aventure, on assistait à un afflux de Calédoniens vers la Polynésie pour les accueillir sur notre sol. L’amendement a été rejeté par trente-huit voix « contre »

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