Darmanin, même pas peur d’aller à New-York devant le Comité des 24 !

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Au terme de son déplacement de quatre jours en Polynésie française, le ministre de l’Intérieur, chargé des Outre-Mer, Gérald Darmanin, a accordé samedi soir un entretien de trente minutes à la presse audiovisuelle dont voici les principaux points.

Le numéro 3 du gouvernement français s’est surtout bien gardé de polémiquer avec le chef historique du Tavini huiraatira, Oscar Temaru, qui la veille était parti à la charge contre l’Etat, préférant brosser dans le sens du poil de barbe son nouvel interlocuteur direct, Moertai Brotherson. Aussi, quand on l’interroge sur une possible révision de la Constitution, dans le même train que la Nouvelle-Calédonie, il nuance les situations. Mais plus que tout, Gérald Darmanin estime qu’il n’y a pas lieu de décoloniser la Polynésie: « Qui préside ? Les indépendantistes à la fois à l’assemblée et au gouvernement (…) C’est aujourd’hui les Polynésiens qui dirigent la vie polynésienne ».

Maintenant, « je n’ai pas peur d’aller aux Nations-Unies devant le Comité des 24 pour dire tout ce que la France apporte aux Polynésiens », a t-il ajouté. Tout en sachant que ce domaine réservé de la Diplomatie relève strictement du Président de la République et que seul Emmanuel Macron décidera, le moment venu, si la France doit siéger ou non en octobre prochain à New-York.

Pour ce qui est en revanche d’éventuels dysfonctionnements du CIMM (Centre d’intérêt matériels et moraux) qui, selon des syndicalistes, empêcheraient le retour au fenua de nombreux fonctionnaires polynésiens, le ministre a balayé cette critique d’un revers de main: « Plus de 95% des policiers sont des Polynésiens ici. Chez les gendarmes, plus de 50% sont des Polynésiens (…) Je ne vois pas ce que je peux faire de plus ».

Dans le domaine économique et financier, Gérald Darmanin est surtout venu dire que l’Etat serait au rendez-vous ! Comme à Kaukura (petit atoll des Tuamotu) où le « Fonds Macron » pourrait être mis à profit pour financer une centrale électrique hybride plus vertueuse sur le plan environnemental. Le représentant de la France a également entendu les doléances des gouvernants polynésiens en matière de développement touristique. Aussi, l’Etat co-financera avec le Pays une étude de faisabilité pour l’implantation d’un second aéroport international aux Marquises. Vingt ans plus tard après l’idée émise par le premier gouvernement Temaru…Mais pour ce qui est de Tahiti-Faa’a, Gérald Darmanin est resté assez flou quant au devenir de la plateforme et donc, le projet de transfert de propriété de l’Etat à la Polynésie semble repoussé d’autant.

Plus étonnante encore est l’annonce de lancement d’une « mission de lutte contre les monopoles économiques » en ce qu’ils contribuent à rendre la vie plus chère en outre-mer. Le ministre de l’Intérieur a t-il oublié que ce domaine est de la stricte compétence du Pays ? Rappelons lui au passage que notre collectivité dispose depuis quelques années déjà d’une autorité administrative indépendante chargée justement de veiller au maintien des bons équilibres entre les entités commerciales et à défaut, de sanctionner toute entente jugée illicite.

Photo: Polynésie 1ère

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