Equipements structurants: tous ces projets qui ne verront pas le jour…

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« On ne veut pas faire du BTP pour le plaisir de faire du BTP! » avait prévenu le président Brotherson lors de la présentation officielle de sa « dream-team ». Ce qui risque sacrément de casser le rythme de la commande publique et l’ouverture de nouveaux chantiers. Explications.

Décidément, la nouvelle équipe au pouvoir a bien du mal à passer à l’action! Elle pourra toujours dire que c’est la faute de l’ancienne majorité Tapura…en attendant ça mouline grave. Pire, le gouvernement Brotherson prend actuellement un « malin plaisir » à remettre en cause un certain nombre de projets structurants. Quand bien même le chef de l’exécutif local avait tenté de rassurer en déclarant: « Nous n’allons pas tout déconstruire… »

Petit rappel de ce qui constitue une « machine arrière toute ».

Le futur campus de Moorea, à Opunohu (photo de une), dont la première pierre avait été posée le 3 mars dernier, est donc la première victime de cette frilosité gouvernementale. Censé répondre aux attentes de nombreux parents, las de voir leurs enfants traverser le chenal chaque jour pour poursuivre leurs études à Tahiti, ce centre de formation et d’éducation accolé à l’actuel lycée agricole se voulait innovant. Mais l’inflation est passée par là et les responsables de G2P (Grands projets de Polynésie) ne peuvent que constater « un surcoût assez conséquent ». Aussi, on semble s’acheminer vers une révision du programme et il faudra attendre le résultat d’une concertation interministérielle (éducation, agriculture…) pour voir évoluer le projet. Autant dire que ce n’est pas gagné.

« Stand-by » également pour le centre social de jour de Vaininiore-Papeete destiné à accueil des personnes « sans domicile fixe ». La ministre de tutelle, Chantal Galenon, a en effet décidé de reporter ce projet. Idem pour le projet « Prince Hinoi » porté par l’Office des Postes et Télécommunications dont la ministre Vannina Crolas souhaite « revoir la copie ». Il faut dire que l’établissement public traverse une mauvaise passe financière, pour ne pas dire une crise sans précédent, du fait de la concurrence accrue dans le secteur. Cette fameuse concurrence que tout le monde appelait de ses voeux, il y a quelques années, aura t-elle raison du colosse au pieds d’argile qui emploie près d’un millier de Polynésiens ? C’est un dossier potentiellement explosif pour la nouvelle majorité.

Du côté de Mamao, le site de l’ancien hôpital servant principalement à l’organisation régulière de foires et salons, reste en friche. Plusieurs hectares disponibles à deux minutes du centre ville, quel gâchis! « On est en réflexion… », s’est contenté de dire le ministre Jordy Chan qui a probablement d’autres « chats à fouetter »…

Le Village Tahitien, projet de développement touristique qui peine à démarrer sur la côte Ouest de Tahiti, a également du plomb dans l’aile. Pourtant, pas moins de six porteurs de projets, tous Polynésiens, ont signé une promesse de bail. Mais à entendre le président Brotherson, par ailleurs ministre du Tourisme, le dossier présenterait des « failles juridiques ». En cause, la possibilité accordée aux porteurs d’acheter le terrain (domanial) sur lequel ils se sont engagés. Et puis, l’actuel gouvernement voit d’un mauvais oeil le montant de l’investissement public qui reste à engager pour aménager la zone; somme qui se situerait autour de 40 milliards, selon le ministère de l’Equipement.

Il faut dire que le Pays va devoir encore dépenser beaucoup d’argent pour accueillir les Jeux du Pacifique en 2027. Quatre années, ça passe très vite, surtout lorsqu’il faut remettre à niveau un certain nombre d’infrastructures sportives comme le stade Pater…Toujours est-il que s’agissant du nouveau Parc aquatique territorial envisagé sur l’actuel complexe de Aorai (Pirae), c’est « niet » a déjà tranché, le 6 septembre dernier, la ministre de tutelle Naema Temarii. Raison invoquée: hors de question de « raser » une salle de basket, un terrain de foot et des cours de tennis pour implanter un centre nautique à la place. Aussi, le gouvernement entend vérifier d’abord si la piscine de Tipaerui répond ou non aux standards internationaux. Si ce n’est pas le cas, il se résoudra à construire un nouveau bassin. Très certainement dans une autre commune (Faa’a ?) que celles de Papeete et Pirae qui sont administrées par des tavana rouge.

 

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