Grève des PNC d’Air Tahiti Nui: ça coince sur les revalorisations salariales

Depuis mardi matin, 0h00, une partie du Personnel navigant commercial (PNC) d’Air Tahiti Nui observe un mouvement de grève. Sans conséquences jusqu’ici sur le programme des vols de la compagnie au tiare. Jusqu’à quand…?

Depuis l’entrée en négociations suite au dépôt du préavis de grève entre d’une part, la direction de la compagnie, et d’autre part, les deux syndicats signataires du mouvement social, quatre réunions de travail ont eu lieu. Si un consensus semble se dégager pour un réaménagement des plannings horaires et faire en sorte d’atténuer la « charge de travail » des personnes concernées, en revanche, ça coince sur les revalorisations salariales !

Selon nos informations, les grévistes auraient proposé 50 000 Fcfp d’augmentation en moyenne par PNC, proposition qui a été jugée « inacceptable » par la direction d’ATN au regard du coût de cette mesure estimé à 450 millions de Fcfp en année pleine. Il faut dire que cette revendication sociale tombe mal après le « bonus » engrangé, il y a deux ou trois ans, par la corporation des pilotes consécutivement à la saisie du tribunal de travail de Papeete. A l’époque, rappelle t-on, la rectification du mode de calcul des heures supplémentaires se serait traduit, pour les intéressés, par un revenu supplémentaire de l’ordre de… 1,5 milliard de Fcfp.

Décollage ce soir à 21h40 ?

Air Tahiti Nui compte actuellement 252 PNC pour assurer ses vols sur Los Angeles, Seattle, Paris et Auckland. Un effectif qui a fondu comme neige au soleil depuis 2020, à la suite des deux années de crise covid. Or, avec la forte reprise de l’activité touristique en Polynésie française, ATN tourne à plein rendement et dans l’attente de reconstituer son vivier d’hôtesses et stewards, les équipages sont davantage sollicités.

Pour autant, ces rythmes soutenus peuvent-ils avoir une incidence quelconque sur le niveau de sécurité des vols, comme le laissent entendre les syndicalistes…, certainement pas! soutient la compagnie. Il faut savoir en effet que ATN est régulièrement auditée par le service d’Etat de l’Aviation civile dont la mission est justement de contrôler l’aspect réglementaire de l’activité aérienne.

Pour l’heure, la grève des PNC d’ATN n’a aucune répercussion sur l’activité de la compagnie. « Le problème, c’est qu’on ne sait pas précisément combien il y a de grévistes… », précise un cadre que nous avons rencontré. Cette incertitude sera levée ce soir, mardi 4 juillet à 21h40, heure à laquelle doit décoller le vol pour Los Angeles-Paris. Au moment du décollage de Tahiti-Faa’a, au minimum six PNC devront se trouver à bord de l’appareil comme l’exige la règlementation en vigueur. Sans quoi, il sera cloué au sol.