Grève des PNC d’Air Tahiti Nui: le bras de fer a commencé

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En grève depuis seulement 48 heures, une partie du personnel navigant commercial d’Air Tahiti Nui vient d’engager une partie de bras de fer avec la direction de la compagnie au tiare, comme en témoigne l’annulation du vol, mercredi matin, à destination d’Auckland

Sur les 252 hôtesses et stewards que compte ATN, combien sont-ils exactement à adhérer au mouvement social déclenché par deux des organisations syndicales représentatives. Nul ne le sait. Mais, de toute évidence, suffisamment nombreux pour empêcher un avion de décoller! C’est en tous cas ce qui s’est produit ce mercredi matin, peu après 8h, pour le vol Papeete-Auckland avec 240 passagers à son bord. Faute d’équipage normalement constitué, comme on pouvait le redouter, l’appareil a donc été contraint de rester sur le tarmac de Tahiti-Faa’a.

Selon des informations glanées par nos confrères de la presse télévisée, une partie des passagers pourra rejoindre Aotearoa sur le prochain vol d’Air New Zealand programmé dans la nuit de jeudi à vendredi.

Rappelons que les négociations entre les parties prenantes au conflit social bloquent sur la question de la revalorisation salariale des PNC, ces derniers ayant demandé une augmentation individuelle de 50 000 Fcfp; revendication aussitôt rejetée par la direction et son Pdg Michel Monvoisin, qui souhaitent avant tout préserver la compétitivité d’ATN dans un contexte de forte concurrence. Et pour cause, une telle revalorisation coûterait la bagatelle de 450 millions de Fcfp en année pleine. Impensable après deux années de crise Covid et une trésorerie à reconstituer !

Jusqu’ici, l’actionnaire ultra-majoritaire de la société, à savoir la Polynésie française détentrice de plus de 90% du capital, se contente d’observer et d’écouter les arguments des uns et des autres. A l’instar du président Brotherson qui n’a pas encore voulu s’immiscer dans la partie. Ce n’est pas le cas de ses anciens collègues parlementaires, Legayic et Chailloux, mais également du représentant Tavini Cliff Loussan, steward durant ses heures creuses à Tarahoi, qui sont allés directement et publiquement au contact des grévistes. Certains prétendent même que durant la dernière campagne des Territoriales, des assurances auraient été données au PNC d’Air Tahiti Nui qu’avec un nouveau gouvernement aux affaires, leur situation allait s’améliorer…En vain.

Le coup de gueule de la CPME

Pour sa part, le conseil fédéral de la CPME de Polynésie française juge « irresponsable » l’attitude des grévistes. Et d’écrire dans un communiqué: « C’est le mot qui nous vient à l’esprit, lorsque l’on voit le préavis qui a été déposé à notre compagnie Air Tahiti Nui, aux premiers jours de juillet, pour prendre à la gorge, la direction, les passagers, les hôtels, les pensions, les prestataires, etc. … bref tous les Polynésiens. Encore une fois, il faudra féliciter les syndicats qui ont mis en route ce mouvement, sachant très bien que la compagnie au Tiare est une société d’économie mixte du Pays, financée en partie par ce dernier avec les impôts des Polynésiens ».

Et de poursuivre: « Chaque vol qui sera annulé participera au ralentissement économique de nos entreprises qui doivent pouvoir compter sur l’outil Air Tahiti Nui auquel elles ont contribué pendant tant d’années. Encore bravo, continuez à détruire l’activité de nos entreprises… !!!La CPME de Polynésie française demande au Président du Gouvernement d’intervenir dans les meilleurs délais pour faire cesser ce mouvement dont les demandes dépassent toutes les limites, au mépris de la pérennité et de l’avenir de notre compagnie et des conséquences directes et indirectes sur l’économie et les entreprises. »

Aussi, quid des deux vols au départ mercredi soir, l’un à destination de Los Angeles, l’autre pour Paris ? A l’heure où nous écrivons, la situation est plus que confuse d’autant que le dernier round de discussion, ouvert quelques heures plus tôt, a rapidement tourné court.

Affaire à suivre…

 

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