Hommage à une femme de culture et de conviction
Dans un communiqué, le haut-commissaire de la République rend un vibrant hommage à Mareva Leu, figure engagée de la vie culturelle et intellectuelle du fenua, ancienne déléguée générale du Festival international du film documentaire océanien (FIFO).
Chercheuse, auteure, femme de culture et de conviction, Mareva Leu a consacré sa vie à relier les savoirs et à transmettre la mémoire des peuples du Pacifique. Formée aux sciences pharmaceutiques et titulaire d’une thèse sur les propriétés médicinales de la flore polynésienne, elle a d’abord exploré le champ de la recherche avant de se tourner vers la culture et la transmission.
À la tête de l’association du FIFO de 2016 à 2023, elle a contribué à faire de ce festival un espace de dialogue et de reconnaissance mutuelle entre les peuples océaniens, donnant toute sa place aux voix souvent marginalisées du Pacifique. Par son engagement, elle a œuvré pour que les films documentaires deviennent non seulement des œuvres de création, mais aussi des outils de connaissance, de réflexion et d’émancipation.
Mareva Leu était également profondément attachée à la langue, à la littérature et à la mémoire collective de la Polynésie. Par son travail au sein de la revue Matareva et de l’association Littéramā’ohi, elle a porté une parole libre et exigeante, toujours soucieuse de faire dialoguer la recherche, la création et la transmission intergénérationnelle.
Femme de conviction et d’écoute, elle a aussi contribué aux travaux du comité scientifique du centre d’interprétation et des mémoires des essais nucléaires français dans le Pacifique, Pū Mahara, apportant sa vision, sa sensibilité et sa rigueur à la construction de ce lieu de mémoire et de réflexion. Son investissement, à la fois intellectuel et humain, a marqué les échanges et la rédaction du projet scientifique, culturel et éducatif du futur centre.
Mareva Leu incarnait cette génération de passeurs et de passeuses qui relient les disciplines, les cultures et les mémoires. À travers son travail, elle a contribué à éclairer les enjeux contemporains de la Polynésie : la transmission des savoirs, la reconnaissance des langues et la construction d’une mémoire apaisée et partagée.
Le Haut-Commissaire de la République salue la mémoire d’une femme profondément engagée, dont la voix, la pensée et la bienveillance ont marqué durablement le monde culturel et scientifique polynésien. Il adresse à sa famille, à ses proches et à l’ensemble de ceux qui ont partagé son engagement ses condoléances les plus sincères.
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