Le bus à 150 Fcfp pour tous: combien ça coûte à la collectivité ?

Le gouvernement Brotherson, par la voix de son ministre de l’Equipement, Jordy Chan, a annoncé hier, à grand renfort de publicité, une tarification unique à 150 Fcfp par voyage en bus tout autour de l’île de Tahiti. Une mesure, a priori très populaire, qui aura inévitablement un coût pour la collectivité. Mais de combien ?
Promouvoir l’utilisation des transports en commun, c’est l’une des solutions retenues par nos dirigeants actuels pour désengorger la zone urbaine de Tahiti. A cette fin, le ministre de tutelle a décidé de faire table rase de l’ancienne tarification qui, en fonction du nombre de kilomètres parcourus – pour ne prendre l’exemple que d’un PPT-Taravao – pouvait grimper jusqu’à 595 Fcfp le passage.
Alors que le gouvernement est sommé par sa majorité Tavini huiraatira de multiplier les actions tendant à abaisser le coût de la vie, voilà donc une belle opportunité de satisfaire une frange de la population (personnes âgées, famille sans voiture, jeunes dans la précarité etc) particulièrement démunie. A moins d’un an maintenant des élections municipales, ce geste ira certainement droit au coeur (et à la poche!) des intéressés.
Quelques années plus tôt, précisons que le Tapura huiraatira alors aux affaires, avait également voulu abaisser le prix du ticket de bus à 100 Fcfp. Pour tous! Mais après évaluation de cette mesure sur le plan budgétaire, elle s’est avérée trop coûteuse pour les finances publiques.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Le contexte économique et financier a radicalement changé. Et pour cause, le Pays n’a jamais engrangé autant de recettes fiscales et douanières que ces deux dernières années. Comme en attestent les 18 milliards de Fcfp d’excédents budgétaires tirés du compte administratif 2024, dont les deux tiers ont déjà été mobilisés dans le cadre du collectif n°1.
Partant de là, il ne reste plus au gouvernement Brotherson qu’à communiquer, en toute transparence, sur l’enveloppe budgétaire qu’il va devoir consacrer à l’équilibre des comptes du réseau de transport en commun à Tahiti. Une « rallonge » qui devrait nécessiter la signature d’un avenant à la délégation de service public qui lie la collectivité polynésienne au transporteur, la SAS RTCT.
Photo: Présidence de la PF