Législatives: trois élus indépendantistes à l’assemblée nationale

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Les urnes ont parlé samedi soir et ce sont donc les bleus indépendantistes du Tavini huiraatira qui ont créé la surprise en totalisant le plus grand nombre de voix dans chacune des trois circonscriptions électorales.

Tematahi Legayic (1ère), Steeve Chailloux (2ème) et Moetai Brotherson (3ème) iront donc siéger à l’assemblée nationale. Ainsi en ont décidé les Polynésiens lors d’un deuxième tour des Législatives où, à l’évidence, tout le monde s’est ligué contre le Tapura huiraatira. Gageons que nos nouveaux députés porteront fièrement les signes distinctifs de la République ! Celle là même dont ils ne veulent plus entendre parler…

Ils ont totalisé respectivement 19 523, 19 978 et 21 937 voix, soit un total de 61 438 suffrages contre 22 857 au premier tour.

Les « jeunes » du mouvement présidé par Oscar Temaru ont certes pu mobiliser une grande partie des abstentionnistes. Mais ils ont surtout bénéficié d’un large report de voix provenant des candidats malheureux au premier tour. Ainsi, l’écologiste Jacky Bryant, Tauhiti Nena ou encore Sandra Lévy-Agami se sont naturellement tournés vers les promoteurs d’un « Taui bis » dans la perspective des Territoriales d’avril 2023. Reste à savoir si la mayonnaise prendra… Mais ils ne sont pas les seuls à avoir voulu prendre leur revanche sur les rouges, à l’instar du A Here Ia Porinetia de Nicole Sanquer et de Nuihau Laurey qui, en sous main, auraient donné des consignes différentes à leurs sympathisants…Après tout, c’est de bonne guerre en politique.

La perte de nombreux bastions

Du côté du Tapura, le coup est rude. A plus forte raison pour Nicole Bouteau dans la première circonscription qui avait viré en tête, quinze jours plus tôt, avec une avance confortable de plus de 6000 voix sur Tematahi Legayic. Sauf retournement spectaculaire, elle était assurée de siéger au Palais Bourbon. Mais la perte de bastions comme Papeete, Arue ou encore Moorea, malgré des scores élogieux aux Marquises, en a décidé autrement. Dans les deux autres circonscriptions, Tepuaraurii Teriitahi et Tuterai Tumahai ont été plus largement distancés avec des résultats encore plus décevants comme à Paea pour la première ou Punaauia pour le second. Seule consolation: le carton réalisé à Rapa (Australes) où 95% des électeurs d’une commune pourtant administrée par un tavana orange, se sont rangés derrière Tepuaraurii Teriitahi.

Quoiqu’il en soit, les choses sont claires désormais: seul le Tapura huiraatira avec ses 31 391 voix du premier tour, et 46 635 au deuxième, est en mesure aujourd’hui de défendre l’idée d’une autonomie polynésienne au sein de la République. Quand d’autres, sous des formes diverses, souhaitent s’affranchir de cette tutelle, sans nous dire pour autant comment la Polynésie française pourra conserver un niveau de vie identique.

A la permanence du Tapura, samedi soir, l’ambiance était pesante. Interrogé, le chef de file de la majorité, Edouard Fritch, a exprimé sa « grande tristesse » de voir le message qui est ainsi envoyé à Paris, accusant du même coup « Oscar Temaru d’avoir transformé ces Législatives en référendum pour l’indépendance ». A ses yeux, nous sommes à un « tournant important » et plus que jamais la collectivité a besoin de la solidarité nationale pour affronter les défis économiques et sociaux de demain. Et de s’interroger face à la nouvelle donne: « Comment demain allons-nous défendre nos dossiers à Paris » ?

Pour ce qui est en tous cas du remboursement de la dette à la CPS s’agissant de la prise en charge des maladies radio-induites depuis 1977, on peut faire confiance à nos trois députés pour « exiger » d’Emmanuel Macron le paiement immédiat sous la forme d’un chèque de 100 milliards de Fcfp.

 

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