Plan de lutte contre l’ICE: prévenir, soigner et reconstruire

Dans le cadre de sa politique prioritaire de santé publique et à trois jours maintenant de la grande marche populaire organisée sur ce thème, le gouvernement de la Polynésie française annonce une intensification de « ses efforts pour combattre l’addiction à l’ICE (métamphétamine) ».
Le ministère de la Santé déploie actuellement un plan de prévention et de prise en charge, à court, moyen et long terme, mobilisant les structures publiques de soins, la Direction de la santé (DS), le Centre Hospitalier de la Polynésie française (CHPF) et les professionnels de santé. Face à l’augmentation des cas observés, des mesures immédiates et structurantes sont mises en place pour protéger la population, en mettant l’accent sur la prévention, les soins d’urgence et le développement d’une offre spécialisée.
Trois actions majeures pour un avenir plus sain
Tout d’abord, prévenir. La Direction de la Santé intensifie une vaste campagne de sensibilisation sur les dangers de la consommation d’ICE, ciblant particulièrement les jeunes et les familles. On attend toujours les exemples concrets…Cette initiative, menée en partenariat avec des associations locales, vise à promouvoir des comportements responsables et à encourager le recours précoce aux services d’aide.
Soigner ensuite. À compter de ce mois-ci, le CHPF mettra en place un infirmier dédié aux urgences afin d’assurer une évaluation rapide et sécurisée des patients sous l’influence de l’Ice et d’autres substances. Au quatrième trimestre 2025, cette mesure sera complétée par le dispositif ELSA (Equipe de liaison et de Soins en Addictologie), qui offrira une prise en charge intégrée, facilitera l’orientation vers les soins de long terme et contribuera à limiter les réadmissions.
Enfin, reconstruire. L’ouverture du Pôle de Santé Mentale (PSM) en 2026 (enfin!) marquera une avancée majeure, avec le développement d’une offre en addictologie et la création d’un service d’hospitalisation dédié. Ce pôle, rattaché au CHPF, deviendra la référence territoriale pour la santé mentale, intégrant psychiatrie adulte, pédopsychiatrie et addictologie, en appui des tutelles pour une coordination optimale.
Initiatives et partenariats en matière de prévention
Dans le cadre de ces efforts, la Cellule d’Intervention Éducative de la Délégation pour la Prévention de la Délinquance de la Jeunesse (DPDJ) renforce la formation des personnels de terrain pour prévenir les conduites addictives. Parallèlement, le ministère de la Jeunesse soutient les associations engagées dans la lutte contre l’ICE grâce à des subventions dédiées.
Ces financements visent à soutenir la conception et la mise en œuvre d’actions de proximité, ancrées dans les réalités sociales et culturelles du Fenua, qu’il s’agisse de projets de sensibilisation auprès des jeunes, d’ateliers éducatifs, de campagnes communautaires ou encore d’initiatives de suivi et d’accompagnement des publics vulnérables.
À travers ce soutien, le ministère affirme sa volonté de renforcer le rôle des associations comme partenaires essentiels de la politique de prévention et de cohésion sociale en Polynésie française.
Le sport comme levier de prévention : la création d’un « PASS’SPORT » local vise à encourager la pratique sportive régulière, offrant ainsi une alternative constructive aux jeunes et favorisant la socialisation.
Le développement de programmes sportifs de proximité, en partenariat avec les communes, les associations et les fédérations, permettra de renforcer l’insertion sociale, d’encourager un mode de vie sain et d’offrir une alternative constructive et valorisante aux jeunes exposés aux dangers des addictions.
Sensibilisation en milieu scolaire
Des actions de prévention sont déjà déployées dans les établissements scolaires de Tahiti et des îles, en collaboration avec divers partenaires comme la Direction de la santé, le Fare Tama Hau, le CPSA (Centre de Prévention, de Soins et d’Accompagnement en Addictologie, l’Association SOS suicide, mais également la MPF (Maison de la Protection des Familles). Ces initiatives incluent des interventions en classe, des ateliers thématiques et des points d’écoute, permettant un suivi adapté des élèves en situation de vulnérabilité.
Le ministère de l’Éducation a rencontré la Fédération polynésienne de lutte contre les drogues et la toxicomanie le 22 janvier 2025 afin d’obtenir un agrément pour intensifier les interventions en établissements dès la rentrée 2025. Cette année, vingt-cinq signalements pour conduites addictives ont été enregistré contre trente-quatre en 2024, et trente-cinq en 2023.
A partir du communiqué