Plus de 2000 marcheurs rassemblés pour dire « non » à l’ICE

Comme on pouvait s’y attendre et l’espérer de tout coeur, ils sont venus nombreux samedi matin sur le stade Willy Bambridge à Papeete, pour exprimer leur opposition farouche et déterminée à la prolifération des drogues, sous toutes ses formes, dans nos îles.
Selon des sources concordantes, un peu plus de 2000 personnes, issues de tous horizons et de toutes catégories sociales, ont répondu à l’appel de la fédération citoyenne polynésienne de lutte contre les drogues et la toxicomanie.
Depuis plusieurs mois déjà, sa présidente Kathy Gaudot et le très médiatique vice-président, Charles Renvoyé, ne cessent de tirer la sonnette d’alarme contre la prolifération de l’ICE, plus connu sous le terme de méthamphétamine, une drogue de synthèse particulièrement addictive importée principalement des Etats-Unis depuis une dizaine d’années.
Il ne se passe plus une semaine en effet sans qu’un fait divers – violences conjugales, viols, crimes etc – ne soit directement ou indirectement lié à la commercialisation de cette substance auprès d’une partie la plus fragile de la population. Si les saisies se multiplient à l’aéroport de Tahiti-Faa’a ou de contrôles routiers par les services des douanes, rien ne semble arrêter ce trafic qui détruit nombre de familles.
Face à l’ampleur du phénomène – on annonce sans aucune certitude que 30 000 personnes, soit 10% de la population, auraient touché à l’ICE au moins une fois – le gouvernement Brotherson a consenti au déblocage d’une enveloppe budgétaire de 250 millions de Fcfp aux fins de multiplier les actions sur le terrain. A l’instar de la fédération qui annonce vouloir créer des comités locaux de lutte avec des référents dans les communes et dans chaque archipel. Un maillage indispensable pour mieux cerner l’étendue du problème et tenter de répondre à la détresse des personnes concernées.
De son côté, l’Etat est vivement sollicité dans le respect des compétences qui sont les siennes, à savoir: les contrôles notamment aux frontières, et la répression au travers un quantum des peines jugé trop permissif. Toujours est-il que d’importants moyens en matière de forces de police et de gendarmerie nationale ont été déployés ce matin pour encadrer le défilé de marcheurs tout au long du parcours.
Parti à 9h du stade Willy Bambridge, le cortège a emprunté le front de mer avant de bifurquer en direction de la cathédrale de Papeete pour ensuite se diriger avenue Pouvanaa Oopa où les responsables devaient être reçus par le nouveau haut-commissaire, Alexandre Rochante, qui, à n’en pas douter, devra placer le dossier ICE sur la pile de ses priorités.