Questions orales au gouvernement: quatre ministres sous les projecteurs

En ouverture de la deuxième séance de la session budgétaire 2025 programmée demain, jeudi 2 octobre à Tarahoi, la représentation territoriale s’en donnera à coeur joie en posant pas moins de cinq questions orales d’actualité au gouvernement Brotherson.
Fonction publique, Sport, Cancer et Transition alimentaire seront au coeur de cette première salve d’échanges entre les représentants et le gouvernement Brotherson en l’absence du principal intéressé, toujours à Paris. Moment difficile en perspective pour les ministres visés…
La première, Vannina Crolas, en charge de la Fonction publique, sera interpellée par la représentante Tavini, Teremuura Kohumoetini-Rurua, sur les rapports pouvant exister entre l’administration polynésienne et ses usagers, celles-ci pouvant parfois être émaillées de « démarches lourdes, complexes et parfois décalées par rapport à la réalité du terrain », déplore l’élue indépendantiste. Et de citer l’exemple d’un travailleur indépendant ayant eu maille à partir avec la CPS pour une majoration de 10% pour retard de paiement de ses cotisations sociales.
Puis, ce sera le tour du nouveau ministre des Sports, Kainuu Temauri, d’expliquer à Tepuaraurii Teriitahi (groupe Tapura) ce qu’il compte faire pour remplacer le dispositif Pass’sport dont la non-reconduction par l’Etat en Polynésie française laisse « de nombreuses familles démunies face au coût des inscriptions« , qui, selon elle, constitue un frein. Une passivité plus que contestable lorsqu’on sait que le gouvernement dit vouloir agir pour la santé publique contre la consommation de sucre ou dans le cadre de la lutte contre l’ice.
Santé encore avec une autre question à l’adresse cette fois-ci du ministre de tutelle, Cédric Mercadal, concernant les « conditions indignes des soins oncologiques en Polynésie française ». Pour l’ancien président du Pays, Edouard Fritch, il ne fait aucun doute que « l’oncologie, aujourd’hui en Polynésie, c’est une catastrophe! » Avant d’ajouter que « nos malades ne sont plus soignés correctement (…) Ceux qui en ont les moyens préfèrent payer eux mêmes leur évacuation sanitaire » alors que par comparaison, la Nouvelle-Calédonie a réussi à recruter pas moins de sept oncologues. Mais plus qu’une question de ressources humaines, le chef du groupe Tapura estime que c’est une question d’organisation: « Nous avons enfermé l’oncologie dans un service du CHPf alors qu’il nous faut une structure dédiée », écrit-il dans sa question orale adressée au gouvernement.
Enfin, le ministre des ressources primaires, Taivini Teai, devra répondre sur deux fronts jeudi matin à l’assemblée: d’abord, à propos du plan de transition alimentaire qui, selon Nicole Sanquer, peine à « sortir de terre » et ensuite, concernant le blocage du traitement phytosanitaire de pandanus qui, selon Hinamoeura Cross-Morgant, fragilise les revenus de nombreuses familles d’artisans.