Rumeurs de coup d’Etat à Fidji

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Officiellement, les renforts de l’armée sont destinés à “maintenir la sécurité et la stabilité” dans un contexte d’“inquiétudes croissantes à propos de tensions raciales”, écrit The Fidji Times ce jeudi 22 décembre en faisant état d’un communiqué de la police rendu public dans l’après-midi. Sauf que ce déploiement intervient au lendemain de l’annonce d’un accord postélectoral par lequel l’opposition serait en mesure de former un gouvernement et de chasser le Premier ministre Frank Bainimarama du pouvoir.

S’exprimant pour la première fois depuis les élections du 14 décembre, à l’issue desquelles aucun parti n’a obtenu la majorité absolue nécessaire à la formation d’un gouvernement, le parti Fiji First du Premier ministre a déclaré le 21 décembre respecter les résultats du scrutin, mais pas la validité de la coalition d’opposition, rapporte RNZ, l’audiovisuel public néo-zélandais sur son site internet. En d’autres termes, ajoute le site néo-zélandais Stuff, le parti au pouvoir depuis seize ans “refuse de céder”.

Quatre coups d’État depuis 1987

Bainimarama, 68 ans, est arrivé à la tête du pays en 2006 à la faveur d’un coup d’État, rappelle Nikkei Asia. “Il s’est maintenu depuis au pouvoir en remportant à deux reprises des élections démocratiques”, en 2014 et en 2018précise le magazine japonais. Son principal rival, Sitiveni Rabuka, 74 ans, qui est aujourd’hui pressenti pour lui succéder, n’est lui non plus pas étranger à la culture du putsch. Il en a fomenté deux en 1987, ce qui lui a valu le surnom de “Rambo”, raconte Nikkei Asia“Il est resté Premier ministre jusqu’en 1999, date à laquelle il a perdu les élections.” Le nouveau gouvernement a été renversé au bout d’un an par un coup d’État. Au total, récapitule le magazine, “les deux hommes qui ont dirigé l’armée, forte de 10 000 hommes, sont responsables d’au moins quatre coups d’État militaires depuis 1987”.

Fiji First a obtenu 26 sièges aux élections du 14 décembre alors qu’il lui en aurait fallu 28 pour prétendre rester au pouvoir. Dans l’opposition, l’Alliance populaire (21 sièges) associée au National Federation Party (5 sièges) n’est pas elle non plus en mesure de former un gouvernement. Le Sodelpa, avec 3 sièges, s’est donc retrouvé en position de “faiseur de rois”. À l’issue d’âpres négociations, il a décidé le 20 décembre de s’allier à l’opposition. Mais son vote a été remis en cause, et le petit parti doit à nouveau se réunir vendredi 23 décembre à 10 heures, précise le site Fiji Village. Constitutionnellement, ajoute le média, le président Ratu Wiliame Katonivere a jusqu’au 2 janvier pour convoquer le Parlement.

source: Yahoo actualités

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