Surveillance de Moruroa: la France joue la transparence

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Compte rendu d’un déplacement conjoint Etat-Pays sur l’atoll de Moruroa auquel ont pris part le président de la Polynésie française, des ministres de son gouvernement ainsi que plusieurs représentants du groupe Tavini huiraatira à l’assemblée.

Il s’agissait ici de présenter aux élus et aux représentants des associations : les installations et sites majeurs de l’atoll, notamment la mission « Turbo » de surveillance radiologique annuelle. Mais aussi et surtout d’informer les élus et les associations sur le système de télésurveillance Telsite mis en place afin de veiller en permanence à la stabilité de la couronne corallienne de l’ancien atoll ayant servi, trente années durant, aux expérimentations atomiques françaises dans la région.

Ce dispositif – et c’est la préoccupation majeure des autorités locales – permet d’anticiper plusieurs semaines à l’avance les éventuels risques de vague de submersion en cas de glissement d’un volume important du massif calcaire. Il assure ainsi la sécurité des personnes présentes sur cet atoll et des habitants de l’atoll voisin de Tureia. En cas de glissement d’un volume important de calcaires du massif (loupe) en zone Nord, Telsite repère les signes avant-coureurs plusieurs semaines à l’avance grâce à ses différents capteurs. Un tel phénomène générerait, sur l’atoll de Moruroa, une vague pouvant atteindre jusqu’à 20 mètres de hauteur au droit de l’évènement ce qui provoquerai une montée des eaux de 2 à 5 mètres en zone vie de Moruroa.
Telsite permet d’anticiper les conséquences d’éventuels mouvements géomécaniques. L’ensemble des mesures enregistrées est traduit en niveaux de risques sur une échelle de 0 à 3. Depuis la fin des essais nucléaires en 1996, aucun mouvement significatif de l’atoll n’a été enregistré et cet indicateur a toujours été classé au niveau zéro depuis 1989

La délégation a débuté sa visite à bord du bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) de la marine nationale Bougainville par une présentation de la mission « Turbo » réalisée chaque année par les scientifiques du Commissariat à l’Energie Atomique et aux énergies alternatives (CEA), avec le soutien logistique des Forces armées en Polynésie française (FAPF). Les participants ont pu observer les différents prélèvements réalisés à l’occasion de cette campagne de surveillance radiologique des atolls de Moruroa et Fangataufa.

La visite s’est poursuivie avec un arrêt à proximité des deux puits de stockage de déchets avant la présentation de l’ancien PEA (Poste d’Enregistrement
Avancé). Ils ont également participé à une cérémonie d’hommage devant la stèle érigée en mémoire de Albert Pedebernarde, Rataro Toae et Petero
Teputahi, décédés en septembre 1965 lors d’un accident de forage au cours de la construction du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP). Malgré
les recherches des autorités et des associations, les familles de ces trois personnes n’ont pas pu être identifiées pour se joindre à cette cérémonie.

source: Haut-commissariat

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