Tarahoi: Géros et Brotherson tracent le cap

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Après l’élection du président de l’institution en la personne d’Antony Géros et celle du nouveau président du Pays, Moetai Brotherson, les représentants élus à l’assemblée de la Polynésie française, issus des urnes du 30 avril dernier, se sont retrouvés, ce vendredi matin à Tarahoi, pour la désignation des membres des commissions intérieures et extérieures de l’institution.

Avant d’aborder cette phase préalable au bon fonctionnement des travaux législatifs, les deux plus hauts responsables en charge des affaires du pays durant la prochaine mandature (2023-2028) se sont succédé au pupitre pour présenter leur feuille de route respective.

Le nouveau locataire du perchoir bien « conscient du poids des responsabilités » de la nouvelle majorité Tavini en place, a exprimé tout d’abord sa détermination à oeuvrer car, a t-il dit, « notre Pays mérite un avenir radieux ». Plus que tout, il a formulé le voeu que cette mandature soit « celle du changement ».

Lui qui connaît bien les rouages de l’assemblée après avoir occupé le poste de président à trois reprises, entre 2004 et 2013, souhaite aujourd’hui « reconfigurer » la troisième institution pour la rendre à la fois « plus performante et productive », quand bien même rappelons que sur les cinquante-sept élus, trente-quatre n’ont jamais jamais siégé jusqu’ici.

Après avoir donné des gages d’impartialité à la minorité Tapura et A Here Ia Porinetia, Antony Géros  a énoncé quelques-unes de sa priorité, à savoir: la constitution d’un « comité de déontologie parlementaire », « l’ouverture de postes d’encadrement » ou encore la publication d’un « rapport d’activité annuelle » . Tout en prévenant: « Notre rôle ne consistera pas à diriger l’action du gouvernement… » mais celui-ci, a t-il précisé, pourra compter « sur une majorité forte et unie ».

Le président de l’APF a également annoncé qu’une délégation officielle, composée de représentants, se rendra en octobre prochain à New-York afin de poursuivre les actions engagées auprès de la quatrième commission de l’Organisation des Nations-Unies (l’ONU) dans le cadre du processus de réinscription de la Polynésie française sur la liste des pays à décoloniser.

Dans la même verve, le président Moetai Brotherson a exposé à son tour « l’esprit qui va animer cette mandature ». Pas de discours fleuve, ni de grandes annonces à la clé, c’est donc toujours aussi décontracté et sans réel fil conducteur que le nouveau chef de l’exécutif s’est exprimé devant la représentation territoriale. Son ambition: rendre les Polynésiens fiers de ce qu’ils sont et les inciter à être en « meilleure santé ». Mais plus que tout, par delà les généralités: « Se préoccuper des plus petits d’entre-nous ». Et d’indiquer: « Je pense à ceux qui font face à l’angoisse du caddie ». Comme ses prédécesseurs…

Lui aussi s’est voulu rassurant: « Ce ne sera pas une mandature de rupture, nous n’allons pas tout déconstruire ». Ses priorités restent pour la moins naturelles: « Nourrir son peuple (…) », à travers une « réforme profonde de notre culture de l’alimentation ». Ou encore, « donner plus de place au sport dans le système éducatif ». Au détriment des heures d’enseignement ? A voir…Il s’est également adressé aux forces vives (grands patrons, TPE, organisations syndicales mais également les jeunes) avec qui, il entend discuter pour recueillir leur avis.

S’agissant de la réforme de la Protection sociale généralisée (PSG), le président entend bien poursuivre la réflexion entamée. Mais il attend de l’Etat un « accompagnement ». Raison pour laquelle il compte demander l’envoi sur place d’une mission de l’IGA, de l’IGAS et de l’IGS pour affiner le diagnostic sur ce qui va et ne va pas. Et, pourquoi pas, trouver de nouvelles sources de financement ?

Dans le domaine des travaux structurants, Moetai Brotherson a prévenu: il n’entend pas « faire du BTP pour le plaisir de faire du BTP »! Comprenne qui voudra…Est-ce sa manière de dire que des chantiers  – routes et bâtiments divers en cours – ne servent à rien ? En revanche, l’ouverture d’un aéroport international aux Marquises figure sur la pile des chantiers prioritaires. Et les Hakaiki (maires en langue marquisienne) seront pleinement associés au projet. Face aux problèmes de circulation rencontrés à Tahiti, Moetai Brotherson attend par ailleurs des « solutions pratiques ». Lesquelles ? Si ce n’est un « rééquilibrage » entre les zones nord et sud de la grande île…

Enfin, à l’adresse des tavana, il annonce une « réforme de la DDC (Délégation au développement des communes) ». Un outil « qui fonctionne bien », a t-il reconnu, mais qu’il entend perfectionner afin d’établir une nouvelle répartition des compétences partagées entre les communes et la collectivité.

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