Territoriales: quand les recalés pataugent dans « le vomi »…(opinion)

Après un petit tour et puis s’en va, les listes recalées du premier tour des élections territoriales ont largement commenté la constitution d’une nouvelle plateforme autonomiste. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a de la rancoeur…

Avec seulement 2 373 suffrages exprimées, dimanche dernier, Heiura les Verts figure comme le bon dernier de la classe. Sur 124 375 bulletins exprimés, il n’y a pas de quoi se vanter ! Et encore moins, venir donner des leçons de moralité.

Voilà plusieurs décennies maintenant que son leader, Jacky Bryant, tente de promouvoir l’écologie dans nos îles. Noble cause, me direz-vous! Le problème, c’est qu’il ne fédère pas. Ce qui n’empêche pas une majorité de Polynésiens d’avoir une attache proche de la nature, et des comportements plus responsables que partout ailleurs dans le monde. L’intéressé aurait mieux fait d’en tirer toutes les conséquences, plutôt que de se maintenir à la tête d’un mouvement moribond.

Sans surprise, Jacky Bryant a annoncé mercredi que Heiura les Verts soutiendra les indépendantistes du Tavini. C’est son droit et nous le respectons. Il n’est pas rancunier, lui qui aurait tant préféré rejoindre la vague bleue. Comme à la belle époque du du Taui. De son passage au gouvernement Temaru, que reste t-il ? Pas grand chose…Sinon, une Charte de l’Education, une enquête sur les essais nucléaires. Autant dire, pas de quoi changer la face du monde face aux nombreux périls qui guettent l’humanité avec l’élévation des températures, la pollution marine et terrestre ou encore la surconsommation des produits hydrocarbures dans nos îles et atolls.

Aussi, à l’entendre « jouer les vierges effarouchées » face au regroupement des autonomistes, a de quoi faire sourire. Car, de mémoire, il n’a rien dit lorsque les oranges ont grandement facilité l’accession de Tony Géros, pilier du Tavini, à la mairie de Paea ? Ou encore, lorsque nos trois jeunes députées, toujours bleus, ont été portés victorieux au Parlement national grâce (encore) à de nombreuses voix autonomistes ? Pas un mot non plus sur le « mercato familial » qui a engendré la liste du Tavini, au prétexte qu’ils étaient des fils ou filles de…Alors, lorsqu’il parle « d’un tel niveau de vomi », s’agissant des relations houleuses que Gaston Flosse et le Tapura ont pu entretenir ces dernières années, on peut effectivement se demander dans quel camp se situent « l’horreur et la terreur »…Quant à prétendre enfin que la défiance des électeurs vis-à-vis des politiques est alimentée par de tels comportements, attendons encore un peu avant de tirer des conclusions hâtives.

Jacky Bryant devrait plutôt prendre modèle sur Tauhiti Nena, figure de proue de Hau Maohi, qui, bien qu’appelant à voter en faveur du Tavini au second tour, a eu la grandeur d’esprit de reconnaître que « c’est un bon coup politique qu’il (ndlr: Gaston Flosse) a fait ». Une manière en quelque sorte de reconnaître que oui, nous ne sommes pas dans le monde des bisounours et qu’on le veuille ou non, la politique est un monde impitoyable.

Stéphane Antonin