Réflexion autour du mouillage des navires de plaisance

Les membres de la commission de l’Equipement à l’assemblée de la Polynésie française se réunissent jeudi après-midi à Tarahoi pour entériner le rapport d’information portant sur le mouillage des navires de plaisance dans les eaux intérieures de la Polynésie française.
Créé le 13 janvier dernier, cette nouvelle mission d’information, composée de six rapporteurs (Marielle Kohumoetini, Bruno Flores, Mike Cowan, Edwin Shiro-Abe, Cliff Loussan et Frangelica Bourgeois-Tarahu) a porté son attention sur les points suivants: l’analyse de la réglementation en vigueur, l’identification et l’évaluation des infrastructures d’accueil ou encore la localisation et la caractérisation des zones de mouillage.
Un constat d’abord. « Selon l’IEOM, outre la croisière transpacifique, les retombées économiques de la plaisance (voiliers, yachts) sont estimées à 15,2 milliards F CFP en 202330. Toutefois, l’analyse territoriale révèle une concentration préoccupante des retombées économiques sur les îles les plus urbanisées, telles que Tahiti, Moorea ou encore Bora Bora, qui concentrent la majorité des unités de plaisance (environ 20 sociétés de charters, confondues pour la grande plaisance, occasionnelle et professionnelle31), au détriment des archipels périphériques (Marquises, Tuamotu, Australes). Cette situation génère des fractures territoriales durables et compromet une dynamique de développement homogène à l’échelle du Fenua » (P36).
Mais d’emblée, les critiques ne tardent pas à fuser ! En effet, si la plaisance privée en Polynésie française représente un secteur en forte croissance, notamment avec l’augmentation du nombre de voiliers fréquentant les zones côtières, en revanche, « cette expansion s’accompagne d’un déséquilibre manifeste dans la répartition des charges publiques, les plaisanciers privés bénéficiant des infrastructures locales sans y contribuer de manière équitable », peut-on lire en page 23.
Il en ressort au final un document de plus d’une cinquantaine de pages dont il ressort de nombreuses recommandations structurées autour de cinq axes: renforcer le contrôle, les sanctions et les moyens nautiques dédiés; améliorer la lisibilité de la répartition des compétences en matière maritime entre les différentes autorités publiques; moderniser et instaurer une fiscalité adaptée; développer la création des zones maritimes réglementées et en optimiser l’utilisation et enfin, développer et améliorer les équipements et infrastructures d’accueil, de maintenance en y intégrant des mesures environnementales.
Pour mener ses investigations, la mission d’information a organisé plusieurs déplacements (ISLV, Tuamotu et Marquises) générant une dépense globale de 1 millions 635 mille 237 francs pacifique.