Cas Jambet à l’OPH: question écrite adressée au président du Pays

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Dans une question écrite déposée lundi au secrétariat général de l’assemblée de Polynésie française, et adressée au président du Pays Moetai Brotherson, la représentante du groupe Tapura huiraatira, Tepuaraurii Territahi, s’interroge encore et toujours sur les raisons de la nomination de M. Jambet à la tête de l’OPH et sur le soutien indéfectible apporté au plus haut niveau de la collectivité.

Par arrêté 1453 CM du 24 août 2024, vous avez nommé Monsieur Yan Jambet directeur par intérim de l’Office polynésien de l’habitat (OPH). Tahiti Infos a par la suite révélé que cette personne avait été condamnée par une juridiction civile à rembourser six millions de francs détournés en imitant la signature de son ancien employeur.

Interrogé sur le sujet par vos ministres et par la presse, vous avez justifié tout votre soutien à M. Jambet au prétexte que son casier judiciaire était vierge. Vous ne pouvez pas ignorer qu’une condamnation au civil n’est pas portée au casier judiciaire et qu’ainsi votre argument n’est pas recevable.

Pour autant, et sans épiloguer sur l’inscription ou non au volet B2 du casier judiciaire, il est avéré que sa probité est gravement et durablement mise en doute puisqu’il a reconnu avoir soustrait des fonds au moyen d’une fausse signature, qu’il a demandé un délai pour rembourser son ex-employeur et qu’il n’a pas fait appel du jugement qui le frappe.

Quand vous étiez député, vous avez ardemment défendu à l’Assemblée nationale une proposition de loi visant à rendre inéligible à vie un élu condamné. Interviewé en mars 2019 par Outremer 360 vous aviez déclaré qu’il « n’y a pas de concession à faire sur la probité des élus ». Par ailleurs, dans votre programme pour ces dernières élections territoriales (page 16), vous vous êtes engagé à « promouvoir l’intégrité et l’éthique dans les affaires publiques ».

Aussi, faut-il comprendre que pour vous la probité ne concerne que les élus, et que l’on peut faire des concessions pour les directeurs d’établissements publics amenés, dans le cas d’espèce, à gérer annuellement près de 15 milliards de fonds publics ?

Faut-il comprendre également que pour vous l’intégrité et l’éthique dans la gestion des affaires publiques permettent d’avaliser la gestion d’une personne qui a reconnu devant une juridiction avoir détourné à son profit des fonds privés en falsifiant la signature de sa victime ?

Pouvez-vous nous expliquer, malgré vos engagements politiques et publics, pourquoi vous avez défendu avec tant d’ardeur la candidature de Yan Jambet à la direction de l’OPH ?

Enfin, pensez-vous que les élus de votre majorité siégeant en commission de contrôle budgétaire et financier émettront un avis favorable sur cette nomination quand elle sera soumise à leur examen ?

Je vous prie de croire, Monsieur le président, en mon respect sincère.

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