Ces fonctionnaires d’outre-mer qui coûtent trop cher à la Nation…

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Dans un référé sur les compléments de rémunération des fonctionnaires outre-mer, adressé en juin à la Première ministre et rendu public le 12 septembre, le premier président de la Cour des comptes étrille un dispositif devenu «inintelligible, inéquitable et insuffisamment mesuré».

En cause, les compléments de rémunération des agents publics installés dans les territoires ultramarins qui coûtent très cher pour une efficacité toute relative.

Instaurés dans les années 1950, ces dispositifs visent à compenser les différences de coût entre métropole et outre-mer, l’éloignement, les conditions de vie… Le but était aussi de développer l’attractivité de ces emplois auprès des métropolitains. Des objectifs difficiles à atteindre tant le système est devenu «inintelligible» à mesure que s’ajoutaient les textes sans que ceux devenus obsolètes ne soient jamais supprimés.

A ces griefs s’ajoute un manque d’efficacité du dispositif qui ne « répond qu’imparfaitement à ses objectifs initiaux », souligne le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici. L’attractivité des emplois publics outre-mer ne s’en est pas trouvé renforcée, en particulier à Mayotte et en Guyane.

Un marché de consommation garanti

Pire, au lieu de réduire le différentiel de coût de la vie avec la métropole, les compléments de rémunération pourraient avoir l’effet inverse en créant « un marché de consommation garanti » qui permet « aux importateurs et aux distributeurs de maintenir un niveau de prix élevé ». D’autant que, selon les analyses statistiques de l’Insee, leur niveau est « largement supérieur au différentiel réel de coût de la vie entre l’outre-mer et l’Hexagone ».

D’abord réservé à la fonction publique d’État, le dispositif a été étendu aux versants hospitalier et territorial, ne faisant qu’ajouter à cet «inextricable maquis législatif et réglementaire». Une confusion à l’origine d’inégalités entre agents, certains étant éligibles à des aides (au logement par exemple), quand d’autres ne le sont pas.

En outre, la Cour des comptes pointe «un risque de dérive budgétaire», le coût des avantages de ces fonctionnaires ultramarins étant évalué à 1,5 milliard d’euros en 2020, rien que pour la fonction publique d’État et les militaires.

Les magistrats financiers invitent donc à revoir en profondeur le dispositif pour plus d’efficacité. En l’adaptant d’une part «aux réalités des territoires d’outre-mer», et en réfléchissant à des leviers autres que la rémunération pour doper l’attractivité de postes qui peinent à trouver preneur.

Source: Yahoo actualités

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