Compte rendu du conseil des ministres du 12 mars 2025

Le conseil des ministres s’est réuni ce mercredi pour statuer sur les dossiers suivants.
Bourses de formation professionnelle maritime: le Pays reconduit le dispositif pour l’année 2025
Le ministre des Grands travaux, de l’Équipement, en charge des Transports aériens, terrestres et maritimes, a dressé un bilan du dispositif de bourse mis en place pour suivre des formations maritimes en métropole.
Ce dispositif, géré par la direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM), et cofinancé à 50 % par le Pays et 50 % par l’État au travers du Fonds d’Intervention Maritime, offre une opportunité unique de formation aux marins polynésiens salariés et à ceux détenteurs d’une promesse d’embauche. Il est issu d’un partenariat des acteurs du secteur (service des affaires maritimes de l’État, centre des métiers de la mer de Polynésie française, fonds paritaire de gestion, et confédération des armateurs de Polynésie française).
Concrètement, cette aide permet aux marins d’évoluer dans leur carrière professionnelle et d’obtenir les titres maritimes nécessaires à leurs fonctions. Grâce à cette bourse, ils peuvent suivre un parcours professionnel maritime continu en Métropole et accéder à des formations spécialisées non dispensées localement telles que les brevets supérieurs au brevet de capitaine 500 UMS (BC500) et au brevet de mécanicien 750 kW.
En 2024, trois commissions ont permis d’octroyer vingt-quatre bourses de formation pour un montant total de 54 000 000 F CFP.
Ce dispositif est toujours en place sur l’année 2025 et les candidats intéressés sont appelés à se rapprocher de la DPAM afin de constituer un dossier de demande.
Le ministre des Grands travaux, de l’Équipement, en charge des Transports aériens, terrestres et maritimes, se réjouit de la réussite du dispositif et tient à saluer le courage et l’assiduité des candidats partis en Métropole, qui, forts des compétences acquises, permettront aux armateurs de développer et de moderniser leur flottille.
Travaux de structuration de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) en Polynésie française
L’Economie Sociale et Solidaire (ESS) est une économie accessible, inclusive et résiliente. En cela, elle apporte des solutions pour renforcer l’économie locale, créer des emplois durables et non délocalisables, favoriser l’innovation sociale et attirer des financements et des partenariats au niveau national et international qui visent à soutenir les initiatives locales. Autant de constats dressés à l’issue de la Semaine de l’ESS qui s’est déroulée en novembre dernier, et qui a su fédérer un nombre inattendu d’acteurs relevant potentiellement de l’ESS, tous secteurs d’activité confondus, déjà en activité sur notre territoire.
L’expertise d’ESS France pour accompagner l’Agence de développement économique dans les travaux de structuration de l’ESS est un atout majeur dans ce processus, en contribuant à un diagnostic territorial approfondi avec une équipe dédiée et qui prévoit une visite terrain au premier trimestre 2025. Par ailleurs, le soutien financier de l’Agence française de développement (AFD), à travers le Fonds Outre-mer, permettra de co-financer les initiatives futures et de consolider le secteur sur le territoire.
L’enthousiasme suscité tout au long de la Semaine de l’ESS témoigne de l’adéquation entre les valeurs de l’ESS et la société polynésienne. Avec l’engagement collectif des institutions, des associations et des entrepreneurs, ce secteur a toutes les chances de devenir un pilier du développement en Polynésie française.
Pour ce faire, une double mission d’ESS France Outre-mer viendra sur la période courant du 17 mars au 27 avril 2025 inclus, pour rencontrer les acteurs privés et publics et poursuivre les échanges débutés en novembre 2024 avec Ben Amar ZEGHADI, délégué national aux Outre-mer d’ESS France.
Des visites sur site sont prévues, dans les principales communes de Tahiti et dans les autres îles et archipels, pour saisir pleinement les enjeux du terrain, de même que plusieurs réunions de concertation menées sous couvert d’une approche sectorielle et, tout particulièrement, orientée vers les filières émergentes identifiées par le Pays. Ces temps forts permettront de collecter les données qualitatives, dresser un état des lieux et une bibliographie de référence, ensemble d’étapes nécessaires pour parvenir à établir un diagnostic complet puis à élaborer un cadre réglementaire approprié dans la mise en œuvre est prévue pour janvier 2026.
Le Pays soutient l’investissement des petites entreprises sises en Polynésie
Dans le cadre de sa politique de soutien aux petites entreprises du Pays, le conseil des ministres a approuvé cinq nouvelles demandes d’aide économique.
Ces aides s’inscrivent dans les dispositifs d’Aide à l’Équipement des Petites Entreprises (AEPE) et d’Aide à la création et à la revitalisation des Petits Commerces et Restaurants (APCR), favorisant la modernisation et la compétitivité des entreprises du Fenua.
En effet, ce soutien économique permettra aux bénéficiaires d’acquérir des équipements professionnels modernes et d’aménager leurs locaux, afin d’améliorer leur productivité, leur attractivité et leur compétitivité sur le marché local.
Au global, les aides octroyées cofinanceront à hauteur de 3 538 000 F CFP des dépenses stratégiques pour ces petites entreprises, pour un investissement global hors TVA s’élevant à 8 333 310 F CFP.
Relevant de différents secteurs notamment du tourisme, du BTP, des services, du commerce et de la restauration, ces 7 entreprises prévoient la création de 4 emplois majoritairement en CDI. Ainsi, le Pays confirme son engagement à encourager l’essor des petites entreprises, moteur essentiel de l’économie de la Polynésie.
Finalisation du schéma directeur de l’artisanat traditionnel 2025-2030
Sous l’égide du ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Prévention contre la délinquance, en charge de l’Artisanat, le Service de l’artisanat traditionnel – Te Pū ‘ohipa rima’ī a engagé la finalisation de schéma directeur de l’artisanat traditionnel, initié en 2022.
Il paraissait en effet essentiel, plus de deux ans après la rédaction de ce document, de le compléter par une large consultation du secteur afin de donner la parole à un échantillon représentatif du secteur, qui compte près de 3 000 artisans recensés et dont la moitié se situe dans les archipels éloignés ; de s’assurer, près de deux ans après la création de cette feuille de route, que les préoccupations du secteur sont toutes intégrées et prises en compte ; compléter – voire réorienter si nécessaire – l’existant et définir de nouvelles actions et définir des indicateurs d’avancement des différents axes.
Les consultations ont débuté en octobre et jusqu’en décembre, à Papeete, Taravao et Moorea, ainsi que pendant les salons dits « historiques » – les salons des Marquises, Tuamotu-Gambier et Australes – pour pouvoir échanger avec les artisans venus des îles, dont les enjeux sont très différents de ceux de Tahiti.
En parallèle certaines thématiques aux enjeux très spécifiques ont fait l’objet de réunions dédiées pour échanger sur des solutions concrètes et s’assurer de l’adhésion des artisans traditionnels concernés. Il s’agit de la nacre et du tīfaifai.
Le bilan de ces premières rencontres a permis de recadrer le Schéma directeur sur les cinq prochaines années, compte tenu d’enjeux urgents auxquels des réponses sont attendues à court et moyen termes.
Ces échanges ont également fait ressortir la nécessité de développer un cap pour le secteur, au-delà des actions très concrètes déjà engagées et qui répondent aux attentes et besoins des artisans traditionnels. Aussi, un nouveau cycle de rencontres est programmé dans les îles suivantes : Rurutu, Rimatara, Ra’iātea, Huahine, Anaa, Fakarava, Nuku Hiva, Fatu Hiva, Hiva Oa. Il permettra notamment de prendre connaissance des situations et problématiques spécifiques à chaque archipel ; faire le point sur les problématiques liées aux matières premières et explorer des pistes de renouvellement du secteur avec les acteurs locaux.
Ces déplacements seront organisés autour de rencontres avec les élus et les référents locaux, de réunions d’informations avec le secteur, d’échanges dans le cadre du projet de schéma directeur. Un temps sera également réservé au traitement et suivi de dossiers individuels.
Par ailleurs, ces missions poursuivent d’autres objectifs spécifiques : la visite des fare artisanaux et lieux de vente, les rencontres avec les partenaires actuels et potentiels (Direction de l’Agriculture – DAG, Direction des Ressources Marines – DRM, Centre des Jeunes Adultes – CJA, Maison Familiale Rurale – MFR…), ainsi que l’étude des solutions et initiatives liées à l’approvisionnement en matières premières (bois précieux aux Marquises, Pae’ore aux Australes et aux Tuamotu, More à Huahine…).
Prochaines étapes
Les prochaines étapes sont déclinées comme suit :
- Février à mai 2025 : suite et fin des consultations dans les archipels ;
- Mai – juin 2025 : séminaire du secteur et des interlocuteurs et partenaires de l’artisanat traditionnel ;
- Juillet : compilation et validation des derniers éléments ;
- Août : présentation en Conseil des Ministres et aux élus de l’Assemblée de la Polynésie française.
Calendrier des événements prioritaires de l’artisanat traditionnel en 2025.
Le secteur de l’artisanat traditionnel fait la preuve chaque année de son dynamisme et organise plus d’une cinquantaine d’événements dans tous les archipels.
Parmi ce calendrier, on notera entre autres les événements suivants :
- L’organisation d’un salon de la miniature dans l’art du tressage et de la sculpture par les artisans de Rimatara du 19 au 25 juin 2025 dans le Hall de l’Assemblée de Polynésie française ;
- La fête de la sculpture à Ua Huka le 29 juin 2025 ;
- L’arrivée d’un nouveau salon dédié aux produits créés à partir du tīfaifai et baptisé « le tīfaifai dans tous ses états » du 29 septembre au 04 octobre 2025 dans le Hall de l’Assemblée de Polynésie française ;
- Les 10 ans du Salon des Tuamotu Gambier – Te mata keinanga, qui se tiendra pour l’occasion sur l’esplanade basse de To’atā du 13 au 23 novembre 2025.
Dans le cadre de ses missions de dynamisation du secteur, le Service de l’artisanat traditionnel coordonne par ailleurs plusieurs espaces d’exposition et organise divers évènements.
En plus des quatre fare artisanaux (Mahina, Taiohae, Taipivai et Huahine) dont il assure la gestion, le Service a développé des partenariats permettant aux artisans d’accéder à de nouveaux points de vente. Ainsi, le hall d’accueil du Musée de Tahiti et des Îles accueille chaque mois un groupe d’artisans renouvelé sous la supervision du Service.
Grande nouveauté de 2025, un espace d’exposition dédié à l’artisanat voit le jour au Terminal de croisières international du Port autonome de Papeete. Le Service y assurera une rotation des exposants tous les six mois, offrant ainsi une opportunité supplémentaire aux artisans tout en diversifiant l’offre proposée aux visiteurs. Ces espaces commerciaux constituent une source de revenus essentielle pour de nombreux professionnels, tandis que la diversité des exposants garantit un attrait constant pour le public.
Par ailleurs, plusieurs événements thématiques organisés par le Service viendront rythmer l’année :
- Le 1er marché des matières premières, incluant l’opération ‘ete, dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles du 24 au 26 avril 2025. Cette première édition mettra en lumière les matières premières, les métiers qui en découlent et les techniques de transformation. Elle vise également à faciliter les échanges entre l’offre et la demande tout en sensibilisant à la nécessité d’une gestion durable des ressources ;
- Les ateliers créatifs de l’artisanat traditionnel du 24 juillet au 02 août 2025 à la Maison de la Culture offriront aux artisans l’opportunité de partager leur savoir-faire avec le grand public, notamment les familles, à travers d’initiations interactives ;
- Le 4e salon des jeunes artisans créateurs du 03 au 06 septembre 2025 au Hilton hotel Tahiti, mettra à l’honneur les talents émergents des archipels, avec pour ambition de révéler et promouvoir de nouveaux créateurs.
Le Service contribue par ailleurs à un ensemble d’événements et rendez-vous en parallèle de cette programmation, tels que les Floralies, la journée du tiare, le Hura Tapairu, la Foire agricole…