Coronavirus: vers un emprunt massif du Pays pour limiter la casse ?

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Telle est l’idée lancé aujourd’hui par le président Edouard Fritch pour faire face au choc économique et budgétaire résultant de l’épidémie du coronavirus.

Premier constat qui ne souffre d’aucune ambiguité ni contestation:« Le pays s’est pratiquement arrêté de fonctionner depuis un mois. Nous sommes rentrés dans une crise sans précédent, et à mon sens encore plus que grave que celle que nous avons connu entre 2008 et 2013 pour d’autres raisons. Mais, les conséquences seront plus importantes avec une chute sans précédent de notre richesse, notre PIB (Produit intérieur brut), de l’ordre de 135 milliards Fcfp, soit près de 20 %. Mais aussi, et surtout, la disparition massive de l’emploi, en particulier dans le secteur de l’hôtellerie qui regroupe à lui seul plus de 8 000 salariés, fragilisant fortement notre système de protection sociale. Nous avons subi de plein fouet cette pandémie et il nous faut aujourd’hui nous remettre au travail ».

Raison pour laquelle il est temps de se remettre au travail car les conséquences, sur le long terme, risquent de peser lourdement et durablement sur le bon fonctionnement de la collectivité polynésienne.

Le raisonnement économique est simple à comprendre: moins les entreprises travaillent, génèrent des profits et moins elles paieront des impôts. Moins les familles consomment et moins elles s’acquitteront de la TVA et autres taxes. Résultat: ce manque à gagner pour le budget 2020, voté fin décembre dernier à l’assemblée, est d’ores et déjà estimé à « 15 à 20 milliards de Fcfp », a annoncé le chef de l’exécutif local. Aussi, une modification en profondeur du budget 2020 semble inévitable à court ou moyen terme, ne serait-ce que pour respecter la sincérité des comptes comme l’y oblige notre statut d’autonomie.

Dans ce contexte, peut-on compter (encore) sur la solidarité nationale ? Sur ce point, Edouard Fritch est catégorique: « L’Etat a ses problèmes… »

Alors, quelle solution ? Ce soir, interrogé par Mike Leyral, sur TNTV, le président du Pays s’est dit prêt à avoir recours à un « emprunt massif ». Alors même que le gouvernement s’était engagé dans une politique de désendettement depuis trois ans. De quelle ordre ? Il est encore trop tôt pour le dire. Une chose est sûre: la Polynésie française est redevenue un « client bancable » auprès des principaux organismes prêteurs sur la place, moyennant des taux qui n’ont jamais été aussi bas.

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