Dette nucléaire à la CPS: on est toujours loin des 100 milliards Fcfp annoncés

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C’est un des sujets qui sera certainement abordé ces jours-ci  à Paris par le président Moetai Brotherson…Mais il ne faut plus rêver !

Souvenez-vous: lors des dernières élections Législatives, puis des Territoriales 2023, la nouvelle jeune garde du Tavini huiraatira, aujourd’hui aux manettes du Pays, claironnait sur tous les toits qu’elle se faisait fort de récupérer les 100 milliards de Fcfp dus par la France à la Caisse de prévoyance sociale (CPS) au titre de la prise en charge des maladies radio-induites.

Leur voeu est en passe d’être exaucé! En partie du moins… « Nous devrions parvenir à stabiliser le montant forfaitaire pris en charge et à formaliser une convention avec le gouvernement » a annoncé pas plus tard que vendredi 19 janvier la nouvelle ministre du Travail et de la Santé du gouvernement Attal. L’annonce a été faite à l’occasion d’un débat sur les essais nucléaires et l’indemnisation des victimes directes, indirectes et transgénérationnelles, organisé par le groupe Gauche Démocrate et républicaine -Nupes à l’assemblée nationale, et ce en présence de nombreux députés parmi lesquels Tematai Legayic et Mereana Reid-Arbelot portant la voix des indépendantistes polynésiens à Paris.

Sauf que le chiffrage, avancé pour l’heure, n’a toujours rien à voir avec les prétentions affichées ici à Papeete. Et ce n’est pas la suppléante de Moetai Brotherson au palais Bourbon qui dira le contraire puisqu’elle en connait la teneur.

Selon les chiffres dont dispose Mme Arbelot, et en la matière il convient plus que jamais d’employer le conditionnel, 12 500 personnes auraient été touchées par l’une des vingt-trois maladies radio-induites figurant sur la liste de la Loi Morin. Les soins prodigués à ces personnes auraient entraîné une dépense de l’ordre de 838 millions d’euros pour la collectivité, soit approximativement 100 milliards de Fcfp. Ce qui représente, en moyenne, la bagatelle de 67 000 euros par victime. Sauf que jusqu’ici le Comité d’indemnisation (Civen) ne reconnaîtrait que 400 victimes comme étant directement liées aux expérimentations nucléaires françaises à Moruroa et Fangataufa. Etant entendu, comme il a été rappelé durant les échanges à l’Assemblée nationale, que « médicalement, il n’est pas possible de prouver avec certitude qu’une maladie a une origine unique; les cancers en particulier, ayant souvent une origine multi-factorielle ». Raison pour laquelle l’Etat ne consentirait à rembourser que la somme de 3,2 milliards de Fcfp correspondant à 400 fois 67 000 euros.

Autant dire que si le président Macron, lors de sa visite dans nos îles en juillet 2021, s’est effectivement engagé à solder la dette de la bombe, il y a fort à craindre que les compteurs ne soient jamais à zéro. Et ce n’est pas en programmant, au premier trimestre 2024, une prochaine réunion de la commission consultative de suivi des conséquences des essais nucléaires telle que prévue par la loi Morin, que les esprits s’apaiseront. Et pour cause, d’autres revendications sont loin d’être acquises comme celle, par exemple, relative à l’élargissement de la liste des maladies radio-induites et donc, à une reconnaissance des cancers du pharynx, du pancréas, de la prostate précoce ainsi que des maladies du muscle cardiaque. Pour Catherine Vautrin, en effet, ce n’est pas un sujet franco-français. Une telle extension se fonde avant tout sur les travaux scientifiques de deux instances internationale dont une dépend de l’ONU.

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