Eliane, la révoltée sur Polynésie la 1ère

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La vice-présidente, Eliane Tevahitua, était mardi soir sur le plateau du journal de Polynésie 1ère en vue d’approfondir la question du bilan des 100 jours du gouvernement Brotherson. Et à vrai dire, on tombe encore plus bas!

Après trois mois aux affaires, il faut bien reconnaître que la numéro 2 du Pays a perdu un peu de son flegme habituel. Au point de laisser transparaître une profonde amertume. Un volcan s’éveille. Il faut dire qu’elle vient de se faire piquer ses attributions dans l’Enseignement supérieur au profit de son camarade, ministre de l’Education, mais de ça…surtout on n’en parle pas.

Alors, quand la journaliste lui demande de réagir aux critiques de l’opposition sur le bilan gouvernemental, on la sent d’abord sereine: « C’est de bonne guerre, ils ont perdu les élections… ». Avant de s’emporter: « Faut arrêter. Nous avons un cap, c’est le programme du Tavini (…) nous avons une majorité forte à l’assemblée (…) et plein de propositions à faire ». Jusqu’ici, tout va pour le mieux, dans le meilleur des monde.

En fait, il suffit d’appuyer sur le bouton « foncier » et les prétendues terres de maohi spoliées, pour enclencher la première. Sur ce point, il est vrai, son discours ne varie pas. Il est plus clairement exposé. Que dit-elle ? « Quand vous regardez les constructions qui se font, les bâtiments qui se dressent, il n’y a pratiquement pas de Polynésiens qui peuvent se payer un appartement à 50 millions de Fcfp. » Avant de conclure: « C’est pas pour nous et ça me révolte ».

Le drame chez les politiques et en particulier au Tavini huiraatiraa, c’est lorsqu’ils font des généralités. A en croire Mme Tevahitua, rares seraient les Polynésiens à acquérir un logement « de standing », faisant croire au passage que le BTP et les promoteurs immobiliers ne travailleraient qu’en faveur des « étrangers », à savoir des personnes qui ne sont pas nées en Polynésie française. C’est méconnaître le marché et nier la réalité du marché de l’emploi, ne serait ce que dans la fonction publique territoriale occupée presque exclusivement par des Polynésiens. Et eux, ne vivent pas avec deux smig. Mais plutôt trois ou quatre, minimum.

« Un jour, ça va exploser »

Autre motif de révolte d’Eliane Tevahitua: le coût de la vie très élevé en Polynésie française. Consciente que la suppression de la TVA sociale à compter du 1er octobre ne résoudra en rien le problème, la vice-présidente a répété que « le gouvernement souhaite des contrôles beaucoup plus pointus auprès des importateurs sur les marches qu’ils effectuent ». Ce souhait exprimé, nous ne l’avons toujours pas mis en oeuvre, ne serait-ce qu’au travers un renforcement des effectifs de contrôleurs des prix à la DGAE…

Mais toute la question est de savoir si, pour compenser la perte des 9 milliards Fcfp provenant de la TVA sociale, le gouvernement persiste dans sa volonté d’aller chercher l’argent dans la poche des salariés à plus de 600 000 Fcfp par mois ? La journaliste va devoir s’y reprendre à trois fois pour arracher de la bouche d’Eliane ce qu’elle a du mal à dire. En vain. Et Eliane Tevahitua de repartir dans ses généralités populistes: « Il faut un peu plus de solidarité. On voit autour de nous qu’il y a beaucoup de familles à la rue. Est-ce que c’est tolérable pour ceux qui gagnent bien leur vie ? Si on ne fait rien, un jour, ça va exploser! »

En attendant, que le petit peuple se rassure: cette taxation des plus nantis d’entre nous concernera aussi les représentants à l’assemblée ainsi que les ministres, a promis E. Tevahitua. « Je pense qu’il faut le faire! » a t-elle conclu. Mais son avis est loin de faire l’unanimité au sein de la majorité Tavini. Selon nos informations, certains cadres alertent actuellement le président Brotherson pour lui demander de renoncer à cette imposition des « hauts salaires » au prétexte que ces personnes ont également voté en faveur du changement. Raison pour laquelle il n’est pas exclu qu’au budget primitif 2024 le gouvernement Brotherson ne choisisse – finalement – a solution de facilité, à savoir: puiser dans les réserves laissées par le Tapura pour financer la PSG. C’est ce que l’on appelle le principe de réalité. Quant à Eliane Tevahitua, il ne lui restera plus qu’à avaler cette nouvelle pilule. Une de trop ?

 

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