Hydrogène: le revers de la médaille

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Les équipementiers tricolores Plastic Omnium, Faurecia, Michelin, investissent dans la future voiture à hydrogène.
Du côté des constructeurs, Renault et Stellantis s’y mettent. Les pouvoirs publics européens et français y voient le véhicule du futur. Problème : si la voiture n’émet que de la vapeur d’eau en roulant, son carburant est très sale ! Et l’hydrogène « vert » va consommer énormément d’électricité. Quant aux investissements nécessaires, ils sont faramineux !

Après la voiture électrique à batteries, c’est le véhicule à hydrogène qui est paré de toutes les vertus écologiques ! Stellantis (issu de la réunion de PSA et FCA) tiendra mercredi 31 mars une grande conférence de presse sur ses projets dans l’hydrogène. Renault a annoncé que, fin 2021, Faurecia lui fournirait des systèmes de stockage d’hydrogène pour une première flotte de véhicules utilitaires légers à pile à combustible.

L’équipementier auto français (contrôlé par PSA jusqu’à la fusion en début d’année avec Fiat Chrysler au sein de Stellantis) s’apprête aussi à équiper une flotte de 1.600 camions coréens Hyundai. Faurecia veut carrément « devenir le leader mondial des réservoirs pour véhicules à pile à combustible », explique à Challenges son directeur général Patrick Koller. Le spécialiste des lignes d’échappement pour véhicules avait un besoin urgent de se reconvertir, dans la perspective de la voiture électrifiée. Il dépense pas moins de cent millions d’euros chaque année dans les systèmes pour l’hydrogène, notamment dans une nouvelle usine qui sera opérationnelle en 2022 dans le Doubs, où il possède déjà un centre technique.

Laurent Favre, directeur général du plasturgiste familial tricolore Plastic Omnium, a lui aussi annoncé devant les investisseurs « des ambitions à long terme dans l’hydrogène ». D’ici à 2030, l’industriel vise 25% de parts de marché sur les réservoirs à hydrogène, entre 10 et 15% sur la pile à combustible elle-même. Plastic Omnium annonce un objectif de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025 avec cette technologie, 3 milliards en 2030. Co-entreprise détenue à 50-50 par Faurecia et Michelin, Symbio va pour sa part implanter une usine à Saint-Fons, dans le Rhône, qui « produira à partir de 2023 des piles à combustible », cœur de la technologie des véhicules à hydrogène, nous précise son PDG Philippe Rosier.

Sur le papier, la voiture à hydrogène apparaît, il est vrai idéale, cumulant l’avantage de la voiture électrique, avec aucune émission à l’échappement, seulement de la vapeur d’eau, et celui de la voiture thermique, avec un plein effectué en quelques minutes et des autonomies de 500 km. C’est « l’unique solution pour de gros utilitaires ou des camions dans l’avenir », selon Gilles Le Borgne, directeur de l’ingénierie de Renault. Autre avantage, géostratégique celui-là : alors que les batteries pour voitures électriques sont quasiment toutes produites hors d’Europe, Florent Menegaux, président de Michelin, souligne que « tous les savoir-faire et les composants pour fabriquer une pile à combustible à hydrogène existent en Europe ». C’est d’ailleurs ce qu’a compris le gouvernement français, qui annonçait, en septembre dernier, sa volonté de faire de la France un leader de l’hydrogène vert à l’horizon 2030.

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