La Paix et ses valeurs rappelées par le haut-commissaire

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Retrouvez ci-dessous les principaux extraits du long discours prononcé ce jour par le haut-commissaire de la République, Eric Spitz, à l’occasion de cette journée de la Paix célébrée pour la première fois en Polynésie française.

Quel sens pouvons-nous donner à la célébration aujourd’hui de cette journée de la paix, quand les guerres font rage et que les peuples souffrent, quand l’horreur est à nos portes et que le terrorisme le plus ignoble vient frapper l’innocent au cœur de nos lycées.

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La Polynésie a elle-même payé un lourd tribut à la guerre. Guerre contre la France, pour préserver son identité et son indépendance, et la France aujourd’hui respecte cette mémoire. Guerres pour la France, au cours des deux conflits mondiaux quand les poilus tahitiens de 1914 et le bataillon du Pacifique de la France libre en 1940 vinrent défendre cette patrie qui était si lointaine et ses valeurs qui leurs étaient si proches.

Des générations de Français ont ainsi payé dans leur chair, autant qu’ils ont souffert dans leur âme, le coût exorbitant de la guerre.

« Plus jamais ça ! » s’exclamaient les poilus, les mutilés, les gueules cassées, étonnés d’être encore vivants après les gaz d’Ypres, l’horreur des tranchées et l’enfer de Verdun.

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Après avoir tant aimé la guerre, la France se prit enfin à tant aimer la Paix. Quelques Français ont contribué à transmettre l’espérance d’un monde de paix et à tenter de le bâtir.

Ce fut Léon Bourgeois, prix Nobel de la Paix en 1920 pour avoir insufflé l’idée d’une société des Nations, afin d’éviter un second conflit mondial.

Ce fut également René Cassin, en 1948, l’un des architectes de la Déclaration universelle des droits de l’homme à l’Assemblée générale de l’ONU.

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La France a reconnu ses erreurs du passé. Avec l’Allemagne, elle a surmonté les passions stériles, les rivalités absurdes et les intérêts avides qui ont conduit au désastre et aux pires crimes de l’Histoire.

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Comme l’a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres : « La paix est nécessaire aujourd’hui plus que jamais. La guerre et les conflits provoquent la dévastation, la pauvreté et la faim et chassent des dizaines de millions de personnes de leur foyer. Le chaos climatique est omniprésent. Et même les pays pacifiques sont en proie à des inégalités criantes et à une polarisation politique. »

La guerre en Ukraine se poursuit, avec son cortège de morts et son lot de destructions. La France n’oublie pas le peuple ukrainien, et soutient avec détermination son combat face aux ambitions meurtrières de l’impérialisme russe.

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La France sera toujours du côté de la démocratie, de la liberté et de la Paix.

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Contre les tentations autocratiques, nous devons défendre, résolument, inlassablement, inexorablement, la démocratie, parce que défendre la démocratie, c’est défendre la Liberté, parce que défendre la Liberté c’est protéger l’Humanité, parce que protéger l’Humanité c’est œuvrer pour la paix entre les peuples.

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Les attentats que vient de commettre le Hamas, organisation pseudo religieuse, criminelle et terroriste contre Israël nous le rappellent douloureusement : l’obscurantisme et le fanatisme demeureront toujours des menaces pour l’humanité toute entière.

La France l’affirme sans ambages : l’ampleur de l’horreur et de la barbarie qui se sont exprimées nous appellent tous à un devoir d’humanité et de solidarité vis-à-vis d’Israël et du peuple israélien.

La France condamne sans réserve les attaques terroristes du Hamas, et mettra tout en œuvre pour ramener sains et saufs les otages français.

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La France s’est toujours efforcée, parce qu’elle sait peut-être mieux qu’un autre que l’intransigeance aveugle du plus fort nourrit toujours le ressentiment du plus faible, la France s’est toujours efforcée – disais-je – de rechercher le compromis dans le cadre de solutions acceptables par tous.

C’est l’honneur de sa diplomatie, pas toujours écoutée et pas toujours comprise, mais qui fut longtemps respectée et même enviée quand ses diplomates parlaient à tous de par le monde, construisant pas à pas un réseau d’équilibre, mis à mal aujourd’hui.

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Et être français, c’est défendre le droit international quand il est menacé, comme elle le fit, par la voix de Dominique de Villepin, le 14 février 2003 au sein de l’ONU, pour dire simplement « non » quand un Etat au nom de sa puissance voulut imposer un ordre mondial unipolaire.

Alors en cette journée de la paix, rappelons-nous combien notre paix est précieuse, et n’oublions pas les valeurs qui la fondent : la justice et le respect mutuel, les droits humains et le droit des peuples, la tolérance et la liberté.

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