Le gouvernement impuissant face au phénomène des « SDF »

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C’est l’impression qui se dégage des deux questions orales d’actualité posées ce jeudi matin à l’assemblée de la Polynésie française par deux élues, Béatrice Flores-Legayic pour le Tavini huiraatira et Tepuaraurii Teriitahi au nom du Tapura huiraatira.

Sale temps pour la vice-présidente, Chantal Galenon, par ailleurs en charge des Solidarités, qui en dépit de ses affirmations, a toutes les peines du monde à réinventer « une société qui nous ressemble et qui nous rassemble ».

« Quelles solutions proposez-vous aux familles qui souhaitent récupérer les personnes de rue de leurs familles ? » a ainsi demandé la maman de l’ex-député Legayic après avoir exposé la situation d’un « homme célibataire de 46 ans mort d’un cancer des poumons, qui a préféré la rue à son lit d’hôpital accroché à des perfusions car, pour lui, c’était sa seule et unique maison ».

Sa collègue de la minorité s’est, quant à elle, fait le relais des commerçants, des usagers et des riverains du centre-ville de Papeete qui dénoncent « la présence de plus en plus envahissante et inquiétante des personnes sans domicile fixe ». Et Tepuaraurii Teriitahi d’en tirer la conclusion suivante: « Aujourd’hui, force est de constater que les mesures mises en place sous votre autorité n’apportent aucune réponse concrète ni durable…(…) Votre ministère semble en décalage complet avec la réalité du terrain, pendant que le sentiment d’abandon, d’insécurité et d’exaspération grandit parmi la population ».

Sans surprise, la numéro 2 du gouvernement s’est contentée d’un discours lénifiant, à l’eau de rose, qui n’augure rien de bon pour l’avenir. Ceux que Chantal Galenon qualifie d‘ »extraordinaires » – 700 d’entre-eux ont été recensés sur l’ensemble du territoire – sont au coeur des préoccupations du gouvernement. Dans ce cadre, elle a mis l’accent sur l’importance des « camps de famille », un dispositif d’accompagnement pluridisciplinaire qui, à l’en croire, constitue la réponse idoine à la marginalisation sociale. Même si elle en convient aisément: « Les freins à la sortie de rue sont multiples… »

Chantal Galenon a par ailleurs souligné l’existence d’une convention passée avec un psychiatre depuis septembre 2024, grâce auquel 900 actes ont déjà été passés.

Quant aux premières « Tiny House » implantées à Mamao, à proximité du centre Te Vaiete, elle a rappelé que ces structures étaient des « solutions temporaires » pour les personnes en formation et qu’il existe par ailleurs un centre d’hébergement de nuit.

En conclusion, la vice-présidente a déclaré: « La solidarité que j’incarne s’inscrit dans une stratégie à long terme et dans une dimension humaine ».

Photo: Outremers 360°

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