Le Tavini huiraatira, « parti anti-Français »

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« L’invitée café », ce lundi matin, sur les ondes de Polynésie Radio, était la représentante du groupe Tapura huiraatira à l’assemblée de la Polynésie française, Tepuaraurii Teriitahi, qui a commenté l’actualité politique locale.

Création d’une plateforme autonomiste, ouverture d’une information judiciaire après les propos à connotation raciste tenus par Mitema Tapati, budget 2024 du CHPf toujours pas adopté…voilà quelques-uns des thèmes abordés quinze minutes durant, en français comme en reo tahitien, avec les journalistes de la station.

S’agissant tout d’abord d’un regroupement des autonomistes, ou plutôt des « non-indépendantistes » comme préfère le dire l’élue de Paea, les discussions sont toujours en cours. Objectif, même si ce n’est pas chose facile: « Arriver à trouver un projet commun ». Mais plutôt que de s’échiner à désigner un nouveau leader, il importe avant tout de faire taire les divisions, sinon c’est elle « qui nous perdra! » soutient Tepuaraurii Teriitahi.

Parmi les dangers qui nous guettent, il y a naturellement ce dessein du Tavini de conduire la Polynésie sur la voie de l’indépendance. Pour « l’invité café », non merci! A plus forte raison, si c’est pour suivre le modèle de Nauru. Petit atoll du Pacifique, jadis prospère à la glorieuse époque du phosphate, le voici aujourd’hui condamné à pactiser avec la Chine, au détriment de Taiwan dont il était proche jusqu’ici.

Ce triste exemple illustre, aux yeux de la représentante Tapura, à quel point le Tavini huiraatira n’est pas un « parti indépendantiste, réellement. C’est un parti anti-Français! ». Et d’expliquer dans la foulée que le gouvernement actuel est prêt « à contractualiser avec tous les pays », et notamment à passer des accords avec Singapour, un des pays les plus influents du continent asiatique. En échange de quoi ? Cela reste à déterminer. Toujours est-il que le Pacifique reste plus que jamais convoité par les grandes puissances de ce monde. Ne serait-ce que pour ses ressources halieutiques encore inexploitées.

Quant aux suites judiciaires données par la Procureure, après les dérapages verbaux du représentant Tavini dans l’hémicycle, « nous ne souhaitions pas en arriver là… » a indiqué Tepuraraurii Teriitahi. Mais du fait de l’absence de réaction, ne serait-ce qu’au travers d’un rappel à l’ordre de la part du président de l’institution, le Tapura huiraatira ne voulait pas en rester là. « Nous sommes tous d’accord pour la protection de l’emploi local mais cette discrimination positive ne doit pas toucher à la couleur de la peau ».

Enfin, l’invité café dit comprendre les inquiétudes du personnel hospitalier dans l’attente de l’adoption du budget 2024 de l’établissement qui devrait avoir lieu le 2 février, selon le ministère de tutelle. Il n’en reste pas moins de grosses divergences avec les pouvoirs publics sur certains sujets comme celui de l’implantation de la future unité de soins contre les cancers. Le Tapura huiraatira, comme de nombreux professionnels, plaident en effet pour la construction d’un bâtiment sur le site de l’ancien hôtel Princess Heiata à Pirae, alors que le gouvernement Brotherson préfère plutôt tout regrouper à la Rotonde du CHPf dont on ne sait toujours pas si la structure sera en capacité de supporter le poids des équipements, et notamment celui du cyclotron.

 

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