« Nous sommes autonomes et fiers de l’être », réaffirme E. Fritch depuis la Présidence

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Voici, dans son intégralité, la déclaration faite ce matin par le président du Pays Edouard Fritch, au moment même où se tient à New York la réunion de la quatrième commission de l’ONU.

Mesdames, messieurs,

Chers compatriotes,

Ia orana,

Je me suis rendu à l’ONU à quatre reprises ces dernières années, pour plaider le fait que la Polynésie française n’est pas sous le joug du colonialisme.

Je me suis adressé aux membres de l’ONU pour plaider les vertus de l’Autonomie.

J’ai plaidé le sens politique profond de notre appartenance pleine et entière au Forum du Pacifique. Jamais le Forum du Pacifique n’aurait accepté de nous accueillir si nous étions un pays colonisé. C’est une évidence.

J’ai aussi plaidé le fait que les Polynésiens désirent majoritairement rester, par choix démocratique, au sein de la République française. Cette réalité a, à nouveau, été affirmée lors de l’élection présidentielle et réaffirmée lors du premier tour des élections législatives.

En effet, l’ensemble des voix autonomistes était largement supérieur à celles des indépendantistes.

Les résultats du second tour, favorables au Tavini et obtenus grâce au soutien de certains autonomistes, vont amener les indépendantistes à démontrer que les Polynésiens aspirent désormais à l’indépendance. Les dix-neuf orateurs envoyés par le Tavini à New York ne cesseront de le répéter.

Je constate que le Tavini s’est encore déplacé en masse cette année. Dix-neuf contre un.

Les dix-neuf orateurs envoyés par le Tavini décriront, comme à l’habitude, une image dégradante de la Polynésie autonome, alors que la Polynésie est libre de ses choix économiques, libre de ses choix fiscaux, libre de ses choix culturels, libre de ses choix énergétiques, libre de parler ses langues, libre de son modèle social, libre de protéger ses ressources dans sa zone économique, libre de gérer ses terres, libre de circuler, libre de s’exprimer, etc.

Les indépendantistes justifieront le colonialisme français en faisant croire aux membres de l’ONU, que l’Etat français néglige les victimes du nucléaire.

Aujourd’hui, vingt-cinq ans après la fin des essais, nous entreprenons, avec l’Etat, une action volontariste et accélérée des réparations économiques, sociales, sanitaires et environnementales.

Les indépendantistes justifieront le colonialisme français en faisant croire aux membres de l’ONU, que l’Etat français confisque nos ressources naturelles, y compris les ressources marines et sous-marines. Tout cela est faux. Et nous le savons tous.

Nous avons décidé de consacrer notre ZEE à la pêche hauturière locale pour les Polynésiens et rien que pour les Polynésiens. Il en sera de même pour les richesses minérales sous-marines. Pour cette raison, nous présenterons très prochainement, à l’Assemblée, un moratoire sur l’exploitation des ressources marines.

Contrairement à ce que dit le Tavini, la Polynésie est pleinement compétente sur sa ZEE.

Je compte sur la seule voix de René Temeharo pour démontrer la mauvaise foi des orateurs du Tavini et rétablir la vérité des choses. Oui, nous sommes autonomes et fiers de l’être.

Je reviens de Washington où j’ai pu participer à la Maison Blanche au sommet entre les États-Unis et les pays insulaires du Pacifique regroupés au sein du Forum des Iles du Pacifique. J’étais au même rang qu’un chef d’Etat de pays indépendant.

Notre ministre de la Culture et de l’environnement revient de New York où il nous représentait et où il a participé à la rencontre au sommet entre les chefs d’Etat du Pacifique et le Secrétaire d’Etat américain aux affaires étrangères, Antony Blinken.

Le vice-président Jean-Christophe Bouissou revient lui de Brisbane en Australie où il nous représentait également, et où étaient réunis les pays du Pacifique sur les problématiques environnementales, partageant avec eux, d’égal à égal, l’expérience de la Polynésie française dans ce domaine. 

Ces exemples nous montrent que la Polynésie française est clairement dans le Concert des Nations, reconnue comme telle par les pays de la région, par nos frères du Pacifique, et dans le monde. 

Oui, mes chers amis, je le dis aujourd’hui très fort et très solennellement, le combat du Tavini à New York pour dénoncer un soi-disant colonialisme français, est un combat dépassé, un combat d’arrière-garde, dont la Polynésie ne tire aucun bénéfice. Que d’argent dépensé et que d’énergie mal investie !

D’autant, je vous le rappelle, que l’ONU a été créé après la seconde guerre mondiale pour maintenir la paix dans le monde. L’on comprend bien aujourd’hui que l’ONU a d’autres priorités plus importantes au regard de ce qui se passe en Ukraine, en Afrique ou au Moyen Orient. 

Je vous remercie.

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