Première mission officielle du président Brotherson à Paris

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Le président de la Polynésie française, Moetai Brotherson, actuellement à Paris dans l’attente de rencontrer les plus hauts responsables du gouvernement central, a accordé une interview à la chaîne Public Sénat dans laquelle il a exposé quelques-uns des dossiers qui lui tiennent à coeur.

Le nouveau chef de l’exécutif local entend, tout d’abord, relancer le dossier des frais médicaux supportés par la Caisse de prévoyance sociale (CPS) dans le cadre des maladies radio-induites susceptibles d’avoir été engendrées par les expérimentations nucléaires françaises à Moruroa et Fangataufa trente années durant. Un sujet cher aux yeux des dirigeants indépendantistes mais qui, jusqu’ici, n’a pas trouvé le début d’un remboursement.

Moetai Brotherson soutient que cette prise en charge se monte aujourd’hui à 100 milliards de francs pacifique. Sauf que ce montant n’a jamais été officiellement étayé par des chiffres sérieux. Aussi, les spécialistes en la matière préfèrent plutôt retenir une fourchette comprise entre 60 et 80 milliards de Fcfp. Toujours est-il que dans le contexte budgétaire actuel avec un déficit public abyssal de plus de 2000 milliards d’euros, on comprend aisément que le gouvernement d’Elisabeth Borne ne soit pas pressé d’éponger cette dette du passé…

A propos des Jeux olympiques de 2024 ensuite, si le président Brotherson semble avoir balayé tout renoncement à l’organisation des épreuves de surf à Teahupoo, spot mythique situé à l’extrémité de la presqu’île de Tahiti, en revanche, il souhaite rediscuter la convention passée entre le Pays et l’Etat.

Enfin, Moetai Brotherson a abordé la question du processus d’autodétermination vers lequel le Tavini huiraatira (parti indépendantiste au pouvoir) souhaite tendre dans un délai « de 10 à 15 ans ». A l’en croire, « cet objectif n’a rien d’utopique » si tant est que l’on arrive à « transformer » une économie qualifiée « d’artificielle sous perfusion ». Ce qui n’est pas une mince affaire ! Et de fustiger au passage ses prédécesseurs autonomistes qui, selon lui, auraient eu le vilain défaut d’aller « voir le maman » dès que quelque chose n’allait pas!

En attendant, le nouveau maître de la Présidence trouve lui aussi un intérêt à se rapprocher de ce qu’il appelle la « puissance administrante » pour faire un état des lieux des conventions passées et si besoin est, les renouveler. Pour le bien des Polynésiens…naturellement.

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