Projet de fusion lycée Aorai-Taaone: « une coquille vide » selon le Snetaa-FO

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Le projet de fusion entre le lycée Aorai et celui du Taaone est vivement contesté par le Snetaa-FO dans un communiqué dont nous reproduisons les principaux extraits ci-dessous.

Le projet de fusion des deux lycées a été officiellement annoncé lors des réunions de pré- rentrée des deux établissements. Néanmoins, le SNETAA-FO s’oppose formellement à cette fusion.

Aujourd’hui en effet, nous nous retrouvons face à une situation imposée dans l’urgence, avec un projet qui pour nous constitue une coquille vide. Nous avons été consultés lors d’un comité technique paritaire (CTP) du 28 janvier 2019,et seuls les représentants des personnels du SNETAA FO Polynésie et sa fédération la FNEC FP FO Polynésie ont voté contre le projet proposé.

La séparation qui remonte à 2002 n’est pas liée à un effectif de 3000 élèves, les chiffres de 2001-2002 montre une population scolaire de moins de 2300 élèves pour le Lycée Polyvalent de Taaone et de 580 élèves pour l’ancien lycée hôtelier avant son départ vers Punaauia. A cette époque le lycée du Taaone avait une vocation plus technique que tertiaire, la majeure partie du budget était allouée à l’enseignement technique pour des équipements techniques extrêmement coûteux.

En 17 ans, le lycée d’Aorai a énormément fait évoluer ses offres de formations tertiaires, proposant aujourd’hui des BTS et une filière d’expertise comptable. Aujourd’hui, les salles climatisées et saines du lycée d’Aorai ainsi que le réseau informatique de grande envergure est l’œuvre de nombreuses années de gestion financière logique, cohérente et réfléchie des équipes en place. A contrario, le Lycée Polyvalent du Taaone a malheureusement hérité des dettes, aucun projet sur le long terme n’ayant été réalisé.

(…)

Pour ce qui concerne les propos tenus par le président sur le futur lycée d’excellence « on fera en sorte d’être cohérent dans nos propos et proposer une carte de formations qui répondent aux besoins professionnels en Polynésie. » il faudrait d’abord connaître les réels besoins de la Polynésie sur les milieux porteurs d’emploi. Une étude avait d’ailleurs été lancée en 2014, puis abandonnée lors du changement de gouvernement. Aujourd’hui de nombreux jeunes sortent avec des diplômes mais sont embauchés sur des emplois qui ne correspondent pas à leur niveau d’étude, ce point avait déjà été soulevé,et la réponse qui nous avait été apportée était la suivante: «la déqualification professionnelle est un phénomène général en France métropolitaine, ici nous avons le même souci »

Nous sommes confrontés par ailleurs, à un manque de personnel pour la surveillance, et ce problème n’est pas nouveau du tout. Pour la fusion, des demandes ont été formulées par les établissements pour la création de poste de personnels titulaires, et nous souhaitons par ailleurs, le recrutement d’adjoint d’éducation pour l’ensemble des établissements en Polynésie Française.

Un lycée d’excellence ne peut se mettre en place dans la précipitation comme c’est le cas aujourd’hui. La première chose à faire est d’améliorer les conditions d’accueil des élèves et non pas mettre de l’argent pour déplacer des bureaux ou en créer de nouveaux.

Le projet tel qu’il est proposé aujourd’hui n’est pas viable, surtout dans une logique mise en place des réformes du Lycée général et professionnel. Avec la fusion le risque de suppressions de postes d’enseignants est d’autant plus grand que l’on se trouve face à une logique d’optimisation des moyens.

ROUTHIER Maheanuu Secrétaire Territorial du SNETAA FO Polynésie

 

 

 

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